Tous les jours, Louis dépose une petite pièce dans la coupelle de cette jeune SDF qui joue péniblement de la guitare dans le métro. Il rêve de faire sa connaissance. Sam, quant à elle, à la rue depuis dix ans parce qu’elle s’est lassée de voir son père frapper sa mère, ne rêve plus de rien – « le rêve, ça donne pas à bouffer », lâche-t-elle. Louis est tout aussi paumé qu’elle, et c’est peut-être pour cela qu’il s’éprend de Sam. Malgré l’agressivité de la jeune femme à son égard, il usera et abusera d’humour pour la charmer. Petit à petit, Sam abaissera sa garde, et le couteau qu’elle pointe vers tous les hommes qui l’abordent, elle acceptera de venir dîner dans la studette de Louis – « Comment on fait pour vivre dans un bordel pareil ? », s’interroge-t-elle. « Comment on fait pour vivre dans la rue ? », lui rétorque Louis. « Je ne vis pas dans la rue, je vis partout, j’ai pas de racines, je suis plus libre que n’importe qui… »
Ces deux déçus de l’amour et de la vie se rapprocheront au fil de la pièce, qui se déroule à la veille des fêtes de fin d’année. Les deux amants resteront enfermés dans leur amour six jours durant, jusqu’à ce que Sam, étouffée entre ces quatre murs où la lumière du jour peine à entrer, décide de reprendre son instrument et de retourner dehors. Louis la suivra-t-il ?
Une jolie pièce minimaliste pleine de tendresse, interprétée par d’excellents comédiens, et une guitare désaccordée.
Des accordés – Lilian Lloyd – Avec Déborah Esther et Anthony Salmero – 1 h – Du 6 au 31 juillet (sauf les samedis), à 14 h, au théâtre Laurette – 16-18, rue Joseph-Vernet – 84000 Avignon – 15 € –