A l’occasion du congrès de l’association Aides organisé le 17 juin, la secrétaire d’Etat chargée de la santé a dressé un bilan des premiers mois d’application du plan de lutte contre le sida présenté en novembre 2010 (1). Elle a principalement évoqué le lancement de plusieurs appels à projets, dont le financement compense, selon elle, les baisses de subventions qui sont dénoncées par les associations (2). Seules cinq associations sont concernées par une diminution de 14 % des subventions, tandis que près d’une trentaine d’autres subissent une diminution de 2 %, a-t-elle précisé.
Un appel à projets pour la prévention des risques liés à la sexualité et aux addictions chez les femmes vient d’être lancé par la direction générale de la santé (3), a indiqué Nora Berra. Le budget total est de 605 000 € pour l’année 2011, dont 265 000 € pour la prévention des risques liés à la sexualité et 340 000 € pour la prévention des risques liés aux addictions. Huit à 13 projets devraient être financés pour un montant de 40 000 €à 80 000 € chacun. Sont éligibles les associations et les structures médico-sociales du dispositif spécialisé en addictologie. Les candidats sont invités à porter une attention particulière au caractère participatif des actions proposées afin de renforcer la capacité des femmes à s’en saisir. Un projet peut être porté conjointement par plusieurs associations. Les dossiers doivent être déposés au plus tard le 20 juillet et la notification des projets sélectionnés interviendra fin août.
Un appel à projets pour le soutien d’une activité de dépistage communautaire utilisant les tests rapides d’orientation diagnostique va être lancé dans les jours qui viennent, a annoncé la secrétaire d’Etat. Ces projets seront financés par le Fonds national de prévention, d’études et d’information sanitaires à hauteur de 3,5 millions d’euros. Les associations auront un mois pour répondre à l’appel à projets et les résultats seront connus début septembre. Nora Berra a par ailleurs rappelé que, depuis la publication d’un arrêté du 9 novembre 2010 (4), les structures associatives peuvent réaliser ce type de dépistage sous réserve d’une habilitation délivrée par l’agence régionale de santé (ARS). A ce jour, selon « différentes remontées informelles d’informations », quatre habilitations ont été délivrées à l’association Aides en Haute-Normandie, dans le Nord-Pas-de-Calais, en Languedoc-Roussillon et en Aquitaine, a-t-elle fait savoir. Et plusieurs autres dossiers sont en cours d’instruction en Ile-de-France et en Guyane.
D’autres appels à projets « reprenant trois orientations importantes du plan » ont été lancés en février dernier par l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES), a également indiqué Nora Berra. Ils portent sur l’optimisation de la prévention pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, sur l’amélioration de l’information de la population « trans » et le renforcement de la prévention à la Réunion et à Mayotte. La secrétaire d’Etat s’est par ailleurs réjouie de la « hausse des prescriptions de tests par les médecins généralistes » à la suite de la campagne d’incitation au dépistage réalisée en décembre dernier par l’INPES, évoquant un « signal encourageant » même s’il faut attendre que la tendance se confirme dans le temps.
Enfin, face au durcissement de la législation applicable aux étrangers malades (5), Nora Berra a assuré que son ministère « joue[ra] pleinement son rôle de protecteur de la santé, dans les limites du cadre fixé par la loi ». Une nouvelle instruction, complétant celle du 29 juillet 2010 adressée aux ARS pour leur rappeler les procédures applicables (6), est en préparation. Le document « questions les plus fréquentes posées par les médecins des ARS » du 30 mars 2011 sera lui aussi enrichi.
(3) Disp. sur
(5) La loi du 16 juin 2011 relative à l’immigration, à l’intégration et à la nationalité a prévu que la carte de séjour temporaire n’est plus délivrée qu’en cas d’absence de traitement dans le pays d’origine – Voir ASH n° 2710 du 20-05-11, p. 16.