Dans sa traditionnelle circulaire de rentrée scolaire (1), le ministère de l’Education nationale indique que, dès septembre prochain, le programme « Clair » (collèges et lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite), expérimenté dans 105 établissements publics en 2010-2011, sera étendu au premier degré et à la plupart des collèges des réseaux « ambition réussite » (RAR). Il deviendra le programme « Eclair » (écoles, collèges et lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite). Concrètement, « il n’y aura plus de RAR à la rentrée 2011 », précise le ministère dans une brochure présentant le programme « Eclair » et qui doit être diffusée à l’ensemble des établissements scolaires (2). Pour justifier cette disparition, le document explique notamment que « le bilan national des RAR, mené en juin 2010, témoigne […] de la faiblesse persistante des résultats scolaires ». Pourtant, lorsque ce bilan a été rendu public en janvier dernier, le ministère l’avait jugé plutôt « encourageant », tant en matière de réduction des inégalités scolaires liées à l’origine sociale qu’en termes de résultats scolaires (3).
Dans une interview accordée à l’AEF le 10 juin, le directeur général de l’enseignement scolaire a précisé que ce sont 246 des 254 collèges RAR et toutes les écoles primaires de ces réseaux qui vont ainsi intégrer le programme « Eclair ». Seuls huit collèges ne seront pas concernés : leur choix se fera « à l’échelle académique en fonction des situations particulières », a-t-il expliqué. Dans la brochure ministérielle, il est indiqué que ce sont les recteurs qui choisiront la façon dont ils accompagneront « les collèges “ambition réussite” qui ne deviennent pas “Eclair” ».
« Le programme “Eclair”, nouvelle politique prioritaire nationale, a vocation à intervenir principalement dans les quartiers défavorisés des grandes agglomérations, en lien étroit avec la politique de la ville, dans le but d’obtenir des avancées décisives dans les résultats scolaires des élèves, explique la brochure. Il n’est pas étendu à tous les territoires marqués par des difficultés sociales et il ne concerne pas les zones rurales. C’est la raison pour laquelle, poursuit le ministère, chaque académie développe, en plus du programme national “Eclair”, des politiques prioritaires académiques afin d’apporter des réponses aux autres problématiques éducatives de leurs territoires (zones rurales, zones périurbaines, zones maritimes, etc.) ».
Le document édité par le ministère présente, sur 65 pages, les « principes structurants » du programme « Eclair » (mise en place d’expérimentations, présence d’une équipe stable et motivée, contractualisation approfondie avec l’académie…), ainsi que les règles touchant à « une transmission des savoirs réussie » (consolidation des fondamentaux, continuité des apprentissages, évaluation des élèves, personnalisation des parcours…) et à « un climat scolaire favorable » (prévention de la violence et du harcèlement à l’école…).
(2) Vade-mecum « Programme Eclair » – Disp. sur