Le personnage ne laisse personne indifférent. Dans le documentaire que lui consacre la chaîne LCP, Jean-Marc Borello, délégué général du groupe SOS (4 000 salariés, plus de 200 établissements et services, 37 entreprises sociales) est souvent qualifié de « grande gueule », de « mégalo » ou encore de « lunatique ». Mais ces adjectifs sont plus souvent prononcés avec une pointe d’admiration qu’avec aversion. Car toutes les personnes interviewées sont d’accord sur un point : Jean-Marc Borello a su mettre son fort tempérament au service des personnes en difficulté. « Plus entrepreneur que patron », cet ancien éducateur spécialisé – un rebelle à vie, qui fugua de chez ses parents dès l’âge de 7 ans et dont le livre de chevet fut Chiens perdus sans collier de Gilbert Cesbron – « a toujours deux ou trois métros d’avance », dixit François Soulage, président du Secours catholique. Sa principale qualité ? « Ne jamais être arrêté par les obstacles posés sur son chemin » – ce qui est bien utile quand on nourrit, comme lui, la (grande) ambition de transformer la société. Aux côtés du quinquagénaire, ce documentaire retourne sur les lieux marquants de sa vie bien remplie : là où il a grandi, les endroits où il a travaillé et, surtout, les établissements qu’il a créés : lieux de dépistage à Paris, maison-relais à Marseille, entreprise d’insertion dans la Seine-Saint-Denis, communauté thérapeutique pour toxicomanes dans le Gard… sans oublier les boîtes de nuit parisiennes puisque, avant d’être entrepreneur social, Jean-Marc Borello a passé une dizaine d’années dans le milieu de la jet-set, en dirigeant à Paris le pavillon Ledoyen et la discothèque du Palace ! Une parenthèse qui, dit-il, lui sert aujourd’hui pour gérer efficacement des restaurants d’insertion. Une vie faite de grands écarts, un documentaire au cours duquel on ne s’ennuie pas.
Jean-Marc Borello, ni dieu, ni maître, ni actionnaires – Léa Domenach et Arnold Montgault – 52 min – Sur LCP, vendredi 24 juin à 21 h, mardi 28 juin à 19 h 30 et dimanche 3 juillet à 21 h