Trois ans après son lancement, le plan « handicap visuel » (2008-2011), qui prévoyait 22 dispositions pour faciliter la vie des personnes aveugles et malvoyantes (1), ne tient pas ses promesses, s’alarment les 31 associations de la Confédération française pour la promotion sociale des aveugles et des amblyopes (CFPSAA). Cette dernière en dresse un sombre tableau, bien différent de celui réalisé de son côté par le ministère des Solidarités (voir ce numéro, page 7).
Plusieurs mesures n’ont jamais vu le jour. Parmi elles, la formation d’instructeurs en locomotion, des professionnels chargés d’apprendre aux malvoyants à se diriger, est au point mort. De même, les éducateurs en activités de la vie journalière, qui enseignent aux déficients visuels des gestes techniques utiles au quotidien (se servir d’un four…), n’ont toujours pas de statut. En matière d’aide animalière, la commission chargée de labelliser les écoles de chiens guides, et ainsi de garantir la qualité de la formation de l’animal, ne s’est pas réunie depuis le 5 juin 2009, déplore la confédération. Mais surtout, l’emploi des déficients visuels dans le privé comme dans le public « n’a jamais été aussi catastrophique ». Parmi les freins à l’embauche, les logiciels utilisés dans la plupart des administrations n’ont pas été rendus accessibles aux déficients visuels.
A cela s’ajoutent les prix des aides techniques qui restent trop élevés ou encore l’inaccessibilité des sites Internet publics (CNAF, Pôle emploi…) aux malvoyants. Enfin, l’organisation rappelle que l’amélioration de la prise en charge des personnes âgées qui deviennent malvoyantes aurait dû être la conséquence de la disparition – prévue dans la loi « handicap » de 2005 mais toujours non effective – du critère d’âge de 60 ans au-delà duquel une personne handicapée ne peut plus solliciter la prestation de compensation du handicap. Elle a d’ailleurs saisi le Conseil d’Etat sur cette question en juin 2010.