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Déception quasi générale à la suite de la conférence du handicap

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La deuxième conférence nationale du handicap, le 8 juin, n’a pas répondu aux attentes des acteurs : si l’effort en faveur des entreprises adaptées a bien été accueilli, les associations jugent les autres mesures insuffisantes, notamment sur la scolarisation.

« Vide de véritables annonces », selon l’expression de l’Association des paralysés de France (APF), la deuxième conférence national du handicap, le 8 juin (voir ce numéro, page 5), n’a été qu’une « une opération de communication » au cours de laquelle « le gouvernement a choisi de porter un discours d’autosatisfaction alors que les droits des personnes handicapées régressent », déplore la Fédération des APAJH (Association pour adultes et jeunes handicapés). Loin de la satisfaction qu’avait suscitée la première conférence en juin 2008 (1), les associations ne cachent pas, cette fois, leur déception, comme en témoigne la FNATH (L’association des accidentés de la vie) : « aucun souffle nouveau n’a été apporté » (voir aussi la tribune libre d’Arnaud de Broca, secrétaire général de la FNATH, dans ce numéro, page 27).

AVS : le flou subsiste

Excepté quelques mesures concrètes, les associations jugent que la plupart des annonces restent imprécises. Notamment sur la revalorisation, « dès la rentrée prochaine », du métier d’auxiliaire de vie scolaire (AVS). Alors que Nicolas Sarkozy a promis la fin des contrats aidés pour les AVS, l’Unapei (Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis) « reste dans l’expectative concernant les modalités concrètes de leur remplacement par des professionnels réellement formés et recrutés dans un cadre d’emploi pérenne, qui reste encore et toujours à définir ». De son côté, la Conférence des gestionnaires (2) indique que l’augmentation et la pérennisation du nombre d’AVS ne peuvent résoudre l’ensemble des besoins des élèves handicapés en milieu ordinaire et qu’« il faut également agir pour le développement des places en services d’éducation spécialisée et de soins à domicile [Sessad] ». Et, si Nicolas Sarkozy a évoqué la nécessité de développer la coopération entre l’Education nationale et le secteur médico-social, aucune précision n’a été apportée concernant les moyens et les méthodes envisagés, regrette la conférence, qui constate une baisse du nombre d’enseignants dans les établissements spécialisés, notamment les instituts médico-éducatifs (IME).

Le flou règne aussi sur l’avenir du projet de décret relatif à « la restriction substantielle et durable pour l’accès à l’emploi » des personnes éligibles à l’allocation aux adultes handicapés (AAH), très contesté parce qu’il donne la majorité des voix aux représentants de l’Etat dans les commissions des droits et de l’autonomie des personnes handicapées pour l’attribution de l’AAH. Or, dans le discours du chef de l’Etat, « il ne s’agit que de surseoir à la publication du texte et de rouvrir les négociations », relève la FNATH.

Quant aux 150 millions d’euros annoncés pour l’accessibilité, il n’est pas question de débloquer des moyens supplémentaires, déplorent quatre organisations syndicales (CFDT, CGT, UNSA, FSU), mais de « ponctionner le Fonds d’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique [FIPHFP] pour financer l’accessibilité dans les écoles de la fonction publique ». Et alors que, rappelle la FNATH, ce fonds n’est chargé que de financer les postes de travail…

Petite victoire pour les entreprises adaptées

Autre sujet de mécontentement : la question des ressources des personnes handicapées n’a été abordée que sous le seul angle du maintien par l’Etat de la revalorisation de 25 % de l’AAH sur cinq ans. Par ailleurs, aucune annonce n’a été faite en direction des déficients visuels qui étaient près de 150 à manifester, le 8 juin, à l’appel de la Fédération des aveugles de France, pour dénoncer l’insuffisance du plan « handicap visuel » (voir ci-après).

Une note positive cependant : l’Union nationale des entreprises adaptées (UNEA) se félicite de l’annonce de la création de 3 000 emplois sur trois ans dans les entreprises adaptées, ce qui va donner « un nouvel élan au secteur ». Une petite victoire pour plusieurs associations (APF, FEHAP, Unapei, Fegapei…) qui étaient mobilisées, depuis quelques mois, contre la réduction des crédits alloués par l’Etat aux entreprises adaptées (3). En revanche, les travailleurs handicapés des établissements et services d’aide par le travail (ESAT) ont été « les grands absents » de cette journée, déplore la Conférence des gestionnaires, qui souhaite que des places soient créées dans ces structures.

Enfin, la Fédération des APAHJ annonce qu’elle lancera, dans les prochains mois, une consultation citoyenne qui devra aboutir à une synthèse remise aux candidats à l’élection présidentielle, « pour une politique plus républicaine et plus solidaire du handicap ».

Notes

(1) Voir ASH n° 2562 du 13-06-08, p. 41.

(2) Qui rassemble 14 organisations gestionnaires d’établissements : la Fegapei, l’ADAPT, l’Agapsy, l’AIRe, l’Alefpa, l’APF, la CNAPE, la Fagerh, la FEHAP, la FISAF, le GEPSo, le GRATH.

(3) Voir ASH n° 2705 du 15-04-11, p. 28.

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