En 2008, 6 % des personnes de 15 à 64 ans ont déclaré détenir une reconnaissance administrative de leur handicap ouvrant droit à l’obligation d’emploi de travailleurs handicapés, indique la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) dans un document d’analyse de l’enquête « Santé, handicap, ménages » (1). Ce chiffre ne recouvre que les personnes handicapées vivant dans des « ménages ordinaires », celles accueillies en institutions spécialisées n’étant pas incluses dans le champ de l’enquête.
Selon l’enquête, en 2008, le taux d’activité des personnes ayant une reconnaissance administrative de leur handicap était très inférieur à celui de l’ensemble des personnes de 15 à 64 ans (46 % contre 71 %), cet écart étant moins marqué pour les plus jeunes (51 % contre 55 % pour les 15-29 ans). « Comme pour la population globale en âge de travailler, les femmes reconnues handicapées sont moins actives que leurs homologues masculins », souligne la DARES. Par ailleurs, 25 % des personnes handicapées travaillant étaient à temps partiel (soit 9 points de plus que dans l’ensemble de la population occupant un emploi), souvent plus court que pour l’ensemble des personnes à temps partiel. En outre, 10 % des personnes en emploi ayant une reconnaissance de leur handicap étaient employées par un établissement ou service d’aide par le travail et 3 % par une entreprise adaptée. L’enquête relève encore que les personnes reconnues handicapées ont été plus souvent absentes de leur travail pour raison de santé et que leurs absences ont été plus longues que celles de l’ensemble des 15-64 ans.
En 2008, le taux de chômage des personnes ayant une reconnaissance administrative de leur handicap était de plus du double de celui de la population totale en âge de travailler (22 % contre 10 %). Etant précisé que la situation de chômage repose, dans l’enquête, sur les déclarations spontanées des personnes. Plus de la moitié d’entre elles considèrent que leur chômage résulte d’un problème de santé causé par le travail (18 %), d’une maladie (30 %) ou d’un accident (14 %). Elles estiment aussi qu’un aménagement ou une adaptation de leurs conditions de travail serait nécessaire pour prendre ou reprendre un emploi. La DARES relève par ailleurs que le taux de chômage des femmes et des 15-29 ans est plus élevé. « Un diplôme du supérieur ne semble pas constituer une meilleure garantie pour l’insertion », indique-t-elle également. Enfin, 54 % des personnes reconnues handicapées sont sans emploi et n’en cherchent pas. Elles perçoivent leur état de santé comme le principal obstacle à leur employabilité. 75 % d’entre elles se jugent inaptes au travail pour raison de santé, 11 % souhaiteraient travailler et 14 % ne le souhaitent pas, ces deux taux étant les mêmes que les personnes aient ou non déjà travaillé auparavant.
(1) L’enquête « Santé, handicap, ménages » 2008 a été réalisée conjointement par l’INSEE et la DREES – « La situation sur le marché du travail en 2008 des personnes ayant une reconnaissance administrative de leur handicap » – DARES Analyses n° 040 – Juin 2011 – Disponible sur