Parvenir en quatre ans à une « intégration pleine et entière des personnes aveugles et malvoyantes à la vie de la cité ». Tel était l’objectif du plan « handicap visuel » dont le ministère des Solidarités et de la Cohésion sociale a diffusé le bilan, quelques jours avant la conférence nationale du handicap du 8 juin (voir ce numéro, page 5), tandis que les associations en faisaient de même de leur côté (voir ce numéro, page 22). Les services de Roselyne Bachelot et de Marie-Anne Montchamp rappellent que 1,7 million de personnes sont confrontées à des problèmes de vision, soit trois Français sur 100. Parmi eux, 207 000 sont aveugles ou malvoyants profonds. De plus, 30 % des personnes déficientes visuelles souffrent d’un polyhandicap ou d’un trouble associé.
Au 31 décembre 2009, 242 places de maisons d’accueil spécialisées et de foyers d’accueil médicalisé ont été autorisées pour les déficients visuels, indique le ministère. Et 140 places de services d’aide à l’acquisition de l’autonomie et à l’intégration scolaire ont été financées. A la rentrée 2010, 5 500 enfants et adolescents déficients visuels étaient scolarisés dans les établissements scolaires et dans les unités d’enseignement des établissements médico-sociaux. L’an dernier, 520 personnes ont bénéficié des prestations d’adaptation des situations de travail, 160 de préparations à l’emploi et 1 250 des prestations ponctuelles spécifiques visant au développement de l’autonomie, mises œuvre par l’Agefiph. Par ailleurs, 2 300 personnes déficientes visuelles sont prises en charge par les Cap emploi chaque année.
Une des priorités du plan est l’accès aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, rappelle le ministère. A ce titre, il souligne les progrès accomplis en matière d’audiodescription des programmes télévisés avec, l’obligation pour TF1, Canal + et M6 d’audiodécrire au moins un programme inédit par mois en 2011 et au moins un par semaine en 2013. D’ici à 2012, France Télévisions doit diffuser au moins un programme audiodécrit par soirée. Par contre, « le chantier de la mise en accessibilité de l’ensemble des sites Web de l’Etat […] ne sera pas achevé dans les délais impartis », est-il indiqué.
Autres mesures accomplies : l’introduction de modules sur l’accessibilité dans la formation initiale des professionnels de l’architecture et du cadre bâti ou encore la mise en œuvre d’actions de sensibilisation telles que les journées territoriales de l’accessibilité organisées en 2010.
Plusieurs guides et recommandations prévus par le plan ont été publiés, tels que le guide de la Société française de pédiatrie pour le dépistage des troubles visuels chez l’enfant ou celui de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé sur la prise en charge des personnes âgées qui deviennent malvoyantes.
Le ministère des Solidarités signale également la mise en place de plusieurs groupes de travail qui n’ont pas achevé leurs travaux. L’un d’eux planche sur l’adaptation du contenu des formations à la rééducation en locomotion et aux activités de la vie journalière des personnes âgées qui deviennent malvoyantes. Un autre, mis en place par la caisse nationale de solidarité pour l’autonomie dans le cadre du schéma national des handicaps rares, doit définir l’implantation des établissements et des services spécialisés pour les personnes aveugles ou malvoyantes avec un handicap associé.
Enfin, pour le ministère, des actions « importantes » ont aussi été conduites en matière d’édition adaptée et un comité de suivi est chargé de coordonner l’adaptation et la transcription des documents scolaires dans des délais compatibles avec la rentrée scolaire.