Cent propositions pour réduire les conduites addictives

Alors que le plan « addictions » (2007-2011) arrive à échéance (1), la Fédération française d’addictologie (FFA) rend public un « livre blanc » dans lequel elle présente 100 propositions « pour réduire les dommages des addictions en France » (2). En premier lieu, elle souhaite la mise en place d’un nouveau plan « addictions » pour poursuivre les efforts engagés en 2007 en matière de prévention, de soins, de formation et de recherche. Au-delà, elle demande la préparation d’une loi d’orientation « addictions » qui devrait s’appuyer sur une évaluation scientifique des effets, sur les consommations, des différentes politiques publiques menées en France, en Europe et dans le monde.

Par ailleurs, alors qu’aujourd’hui l’accès aux soins reste difficile, la fédération formule plusieurs propositions pour améliorer l’accompagnement et les soins ; 16 d’entre elles visent ainsi à renforcer le dispositif médico-social en addictologie. Elle suggère de créer des « centres ressources » composés au moins d’un centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) et d’un centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (Caarud) par territoire de santé de proximité et recommande qu’au moins un professionnel spécialisé soit présent sur un bassin de 10 000 habitants. Elle souhaite, en outre, une augmentation des capacités d’accueil des services de soins résidentiels sur la base d’une programmation nationale et régionale.

Autre demande : clarifier les fonctions des centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) en distinguant ceux dits « addictologiques », qui font de l’hébergement thérapeutique intégrant le médico-social, et ceux qui font de l’hébergement-insertion avec un objectif social. Elle propose que ces derniers puissent créer un partenariat avec un CSAPA venant assurer des consultations. La FFA met en avant la nécessité de développer des structures ambulatoires pour les publics en situation de précarité sociale, notamment en zone urbaine très peuplée. Concernant la prise en charge à l’hôpital, elle souhaite, entre autres, améliorer la coordination entre addictologie et psychiatrie.

Le « livre blanc » comprend plusieurs propositions en faveur d’une « prévention rationnelle, scientifique et efficace ». La prévention doit être au cœur de la politique de santé publique et être pilotée par une instance nationale, explique la FFA, qui suggère d’assurer la pérennité des financements des dispositifs et acteurs de prévention de proximité au moyen de contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens. Au plan local, elle propose d’intégrer un volet « addictions » dans les programmes régionaux de santé.

Autre priorité : la formation en addictologie des intervenants de la santé (infirmières, psychologues, sages-femmes…), des travailleurs sociaux et des magistrats doit être améliorée.