Faisant retour sur une grave crise éthique traversée par l’association du secteur médico-social dont ils sont respectivement président et vice-président, René Baptiste et Bernard Caubère proposent une réflexion sur les finalités et la mise en œuvre de l’action sociale. Celle-ci « n’est pas, c’est le moins qu’on puisse dire, obnubilée par l’éthique », soulignent les auteurs. Probablement est-ce dû au fait que, dans l’esprit des professionnels, l’éthique fait évidemment partie intégrante de l’action sociale, avancent-ils. Bien placés, pourtant, pour savoir que les dérapages existent, René Baptiste et Bernard Caubère proposent de partir de questionnements concrets, tirés de leur expérience et de celle des dirigeants associatifs qu’ils ont consultés, pour poser les bases d’une démarche permettant de « conjuguer la profondeur de la réflexion morale et le pragmatisme de la prise de décision responsable ». Au cœur de cette approche, l’approfondissement des valeurs qui sous-tendent l’action et lui donnent sens est évidemment essentiel. Les auteurs mettent en exergue trois valeurs qu’ils jugent centrales. D’abord, le respect, qui est la reconnaissance de la valeur de l’autre. L’engagement de chacun et de tous pour la réussite d’un seul et même but : la satisfaction des besoins sociaux et l’accompagnement des personnes en difficulté. Enfin, la performance, qui est la volonté d’apporter le mieux à ceux qui sont dans la peine et le plus à ceux qui assurent le financement de l’action – « c’est-à-dire nous tous, membres du corps social, par le biais de nos impôts ». Pour servir ces différents objectifs, faut-il aussi ériger l’audace en valeur ? C’est ce qu’affirment les auteurs.
Développer l’éthique en travail social. Solidarité et engagement associatif – René Baptiste et Bernard Caubère – Ed. Chronique sociale – 15,90 €