L’Association d’aide pour l’adaptation du logement des personnes en situation de handicap (ALGI) (1) va-t-elle devoir mettre la clé sous la porte ? Depuis la réforme du 1 % logement (devenu depuis Action logement) (2) en juin 2009, les crédits destinés à cette structure qui finance depuis plus de 30 ans, dans toute la France, des travaux réalisés au domicile des personnes handicapées, ne lui sont plus versés. Si 300 dossiers de familles sont actuellement bloqués, c’est aussi l’avenir des aides apportées aux personnes handicapées qui est menacé.
La loi de mobilisation pour le logement et de lutte contre l’exclusion du 25 mars 2009, qui a réformé le 1 % logement, permet à l’Etat de prélever des fonds d’Action logement pour abonder les caisses de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) et l’Agence nationale de l’habitat (ANAH), deux organismes qu’il finançait jusqu’alors à 100 %. 1,25 milliard d’euros issus des caisses d’Action logement ont été versés à ces deux agences. Amputés d’une partie de leur trésorerie, les collecteurs d’Action logement ont alors limité leurs dépenses, notamment celles destinées à l’ALGI. « Alors que l’association avait reçu 5,2 millions d’euros en 2009, elle n’a perçu que deux millions d’euros en 2010 et zéro en 2011 », s’alarme Jean-Pierre Allanic, directeur de l’association, qui se mobilise depuis plusieurs mois pour la survie de l’ALGI, qui compte sept salariés.
Fin 2010, le Conseil national consultatif des personnes handicapées a adopté une résolution demandant aux ministères concernés « d’étudier les moyens de remédier aux conséquences collatérales néfastes de la réforme du 1 % logement », indique Vincent Assante, président de l’ALGI. Ce dernier demande qu’une enveloppe exceptionnelle soit débloquée dans l’immédiat afin de répondre aux dossiers en souffrance. Il souhaite, par ailleurs, qu’une table ronde soit organisée avec les ministères concernés pour dégager une solution pérenne, qui permette à Action logement de verser les 6 millions d’euros nécessaire au fonctionnement de l’association.
Interrogé par les ASH, le secrétariat d’Etat au logement indique qu’il a pris connaissance du problème et qu’il mène actuellement des discussions avec ses partenaires (Action logement et ALGI) pour trouver une solution. Il promet que des annonces seront faites dans les prochaines semaines.
(1)
(2) Il s’agit de la participation des entreprises au financement de la résidence principale des salariés.