Recevoir la newsletter

Le collectif ACDC réfute l’idée du chômage « volontaire »

Article réservé aux abonnés

Dans sa dernière note thématique rendue publique le 1er juin, le collectif « Autres chiffres du chômage » (ACDC) (1) s’attaque au « soupçon [qui] continue de peser sur les chômeurs et les allocataires de minima sociaux qui n’accepteraient pas d’emplois ou se réfugieraient dans le confort de leur allocation ». Un débat récemment ravivé par les déclarations de Laurent Wauquiez, ministre des Affaires européennes, sur les « dérives de l’assistanat » (2).

Pour le collectif, ce « discours idéologique s’appuie sur de grossières manipulations et une interprétation abusive » des statistiques de Pôle emploi. Selon l’enquête ACEMO (Activité et conditions d’emploi de la main-d’œuvre) réalisée trimestriellement par la DARES, souligne-t-il tout d’abord, « le taux d’emplois vacants est très faible en France, de 0,4 %, bien inférieur à la moyenne européenne (1,5 %) ». Son analyse démontre ensuite qu’« il peut y avoir un fossé entre offre d’emploi affichée et emploi vacant », notamment parce que les enregistrements de Pôle emploi ne tiennent pas toujours compte de certains doublons (offres proposées en CDD et en intérim, par exemple), ou des effets d’« affichage » de certaines entreprises. Au-delà des contours flous de la notion, l’existence d’« emplois vacants » traduit en réalité le fonctionnement normal du marché du travail, notamment le délai qui existe entre la publication d’une offre et le moment où elle est pourvue. En effet, le fait qu’un emploi soit vacant à un instant T ne dit rien du résultat des recherches de l’employeur… Cette situation « ne peut être rapprochée d’un refus des chômeurs de travailler », conclut le collectif. Et il ne fait guère de doute « que le volume du chômage est très supérieur (de 10 à 25 fois) à celui des emplois vacants ou des offres d’emploi “non satisfaites” proposées par les entreprises ».

Selon la DARES, seulement 2 % des chômeurs déclarent ne pas souhaiter travailler, essentiellement pour des raisons de santé. Au contraire, explique le collectif, de plus en plus de chômeurs sont poussés à accepter, faute d’autres propositions, de petits boulots aux conditions de travail précaires et mal rémunérés. « Aujourd’hui, parmi la population des demandeurs d’emploi indemnisables, 35 % d’entre eux sont dans cette situation », contre 10 % au début des années 1990. Pour ACDC, le développement de cette catégorie de « chômeur-travailleur » réfute l’idée d’un chômage volontaire et révèle plutôt la dégradation de la qualité des emplois proposés.

Notes

(1) http://acdc2007.free.fr.

(2) Voir ASH n° 2709 du 13-05-11, p. 22.

Sur le terrain

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur