Le bien-être et la santé mentale sont deux atouts indispensables pour bien vieillir. Tel est le leitmotiv du rapport que le psychiatre et gérontologue Olivier de Ladoucette a remis à la secrétaire d’Etat chargée de la santé le 31 mai (1). Le président de la Fondation Ifrad pour la recherche sur la maladie d’Alzheimer y fait quatre recommandations pour un « vieillissement réussi ». Elles alimenteront le second plan national « Bien vieillir », a indiqué Nora Berra dans un communiqué.
Les conséquences du vieillissement ne sont pas des phénomènes inéluctables et sont fortement influencées par des variables biologiques, psychologiques, environnementales et sociales, plaide Olivier de Ladoucette. Il appelle à sortir de l’approche biomédicale car « la médecine occidentale traite bien, mais elle soigne mal et guérit peu ». Bien que « d’une efficacité incontestable sur certains troubles organiques, elle se révèle rapidement limitée devant les symptômes d’origine fonctionnelle et quelques maladies chroniques ». Pour lui, un « vieillissement réussi » implique de maintenir un degré d’autonomie satisfaisant, de conserver la maîtrise et la responsabilité des événements, d’avoir de bonnes capacités d’adaptation, d’entretenir des relations affectives de qualité, de rester engagé dans la société, d’avoir des revenus suffisants pour pouvoir s’adapter aux changements liés à l’âge et de donner un sens à la vie. S’appuyant sur la définition que l’Organisation mondiale de la santé donne de la santé mentale – un état de bien-être –, il estime que cinq facteurs peuvent aider une personne âgée à conserver « et même à développer » son autonomie jusqu’à sa mort : conserver une bonne estime de soi, garder une « identité positive », lutter contre l’isolement et la solitude, avoir le contrôle sur sa vie, savoir s’adapter.
Le rapport « Bien vieillir » recommande par conséquent de changer l’image de la vieillesse et de donner une plus juste place aux jeunes seniors qui « représentent une force de propositions et un potentiel de mobilisation considérable au service de la vie économique et sociale ». Pour cela, son auteur estime qu’il faudrait, notamment, assurer une meilleure représentation des seniors dans les organismes paritaires, mettre en place des « emplois seniors » dans les services publics (écoles, hôpitaux, tribunaux…) avec la possibilité de cumuler la pension de retraite et un salaire, ou encore « imaginer un système d’impôts négatifs pour les personnes engagées dans des mouvements associatifs ». Olivier de Ladoucette suggère également de créer un ministère de l’intergénération et de l’avancée en âge pour « en finir avec une approche triste et ostracisante du vieillissement ». Pour lui, la terminologie « secrétariat d’Etat aux personnes âgées » ou « aux aînés » ne répond plus aux exigences d’aujourd’hui. Parmi les autres recommandations : favoriser la création de stages de développement personnel pour préparer et bien vivre sa troisième vie.
(1) Bien être et santé mentale : des atouts indispensables pour bien vieillir – Disponible sur