Pour le 4e mois consécutif, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A (demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, sans emploi) a diminué en avril dernier (1). Une évolution qui, pour le ministre du Travail, Xavier Bertrand, « confirme que notre pays a amorcé la sortie de crise », mais qui, dans le détail, confirme la fragilité de certaines catégories de chômeurs.
Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A s’établissait à 2 878 000 fin avril 2011 (2 669 100 en métropole). Soit une baisse de 0,4 % par rapport à mars 2011, mais une hausse de 0,2 % sur un an. En revanche, les demandeurs d’emploi inscrits en catégorie B (ayant exercé une activité réduite d’au plus 78 heures au cours du mois) ont progressé de 0,9 % (+ 5,7 % sur un an). Le nombre de ceux inscrits en catégorie C (ayant eu une activité réduite de plus de 78 heures au cours du mois) est resté stable en avril, mais a crû de 12,8 % sur un an. Au total, 4 039 100 demandeurs d’emploi étaient inscrits à Pôle emploi fin avril 2011 (– 0,2 % sur un mois, + 3,3 % sur un an). Pour Christian Charpy, directeur général de Pôle emploi, l’écart entre les catégories est normal en période de sortie de crise puisque la reprise de l’emploi se fait d’abord par l’interim. Ainsi, en avril, les offres d’emplois durables (plus de six mois) collectées par Pôle emploi ont progressé moins vite (+ 0,6 %) que les offres d’emplois temporaires (entre un et six mois) (+ 5,3 %).
Confirmant ce regain d’optimisme, l’Unedic a révisé ses prévisions de créations d’emplois et de chômage pour 2011 et 2012 (2) : 146 000 créations d’emplois en 2011 (contre 119 700 préalablement estimées) et 168 000 en 2012. L’institution confirme d’ailleurs la tendance observée : le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A devrait continuer de baisser en 2011 (– 138 000 sur l’ensemble de l’année) et celui des demandeurs d’emploi en catégorie B et C continuer de croître (+ 150 000 en 2011). En revanche, en 2012, les chômeurs inscrits en catégorie A reculant de 92 000, et ceux inscrits en catégories B et C se stabiliseront (+ 2 000).
Les statistiques du mois d’avril montrent toutefois que tous les demandeurs d’emploi ne bénéficient pas de cette reprise. Certes, l’embellie se confirme pour les jeunes de moins de 25 ans. En avril, leur nombre baisse de 0,6 % pour la catégorie A (– 7,1 % sur un an) et de 0,5 % pour les catégories A, B et C confondues (– 4 % sur un an). En revanche, le nombre de demandeurs d’emploi âgés de 50 ans et plus continue de progresser en avril (+ 0,7 %) et sur un an (+ 12,9 %) dans la catégorie A, et toutes catégories (A, B, C) confondues (+ 0,9 % en avril, + 14,1 % sur un an). Par ailleurs, si le nombre de demandeurs d’emploi de longue durée (un an ou plus) se stabilise en avril (+ 0,1 %), il progresse de 11 % sur un an. Une tendance confirmée par le nombre d’entrées et de sorties de Pôle emploi. En avril, les entrées baissent de 2,7 % (– 5,1 % sur un an), dont – 10,9 % pour les seules premières entrées. En revanche, les demandeurs d’emploi s’installent dans le dispositif et les sorties diminuent de 0,1 % en avril et de 0,4 % sur un an. Le nombre de radiations a par ailleurs progressé de + 6,9 % au cours du mois.
Quant au taux de chômage au sens du Bureau international du travail publié par l’INSEE (3), il a baissé de 0,1 point au 1er trimestre 2011 et s’établit, en métropole, à 9,2 % de la population active (9,7 % en incluant les départements d’outre-mer) (4).
(1) DARES indicateurs n° 038 Mai 2011 – Disponible sur
(2) « Situation financière de l’assurance chômage – Années 2011 et 2012 » – Disponible sur
(3) Un chômeur au sens du BIT est une personne en âge de travailler – c’est-à-dire ayant 15 ans au moins – qui ne l’a pas fait, ne serait-ce qu’une heure, au cours de la semaine donnée, et qui est disponible pour cela dans les deux semaines et a entrepris des démarches à cette fin dans le mois précédent (ou a trouvé un emploi commençant dans les trois mois).
(4) Informations rapides n° 139, disp. sur