Recevoir la newsletter

Le calvaire de Théo

Article réservé aux abonnés

Au travers d’une fiction très « réaliste », la journaliste Gaëlle Guernalec-Levy dépeint le drame d’un enfant victime de violences répétées dans le cadre familial, mais aussi la cécité de l’entourage et l’impuissance des services de protection de l’enfance.

« 16 février 2009. Théo Rouvier, 4 ans, 1,02 m et 17 kg, va bien. Dans le carnet de santé, le pédiatre a inscrit “bon état général” »… « 12 avril 2009. Théo Rouvier, 4 ans, 1,02 m et 17 kg, recommence à uriner dans son lit la nuit. Il présente deux ecchymoses, l’une entre le vert et le jaune, dans le bas du dos, l’autre, d’un mauve foncé part de la paupière extérieur de l’œil gauche et déborde sur la tempe »… « Lundi 11 mai. Théo Rouvier, 4 ans, 1,02 m et 16 kg, est incapable de se lever. Sa respiration est sifflante, son corps couvert d’hématomes »… Entre la mi-février et le 13 mai, date officielle de son décès, un homme est entré dans la vie de Théo : David, 20 ans, le petit ami de sa maman. Oh, le sort de Théo ne laisse pas totalement indifférentes les personnes qui l’entourent, mais l’inquiétude ne suffit pas. La voisine du dessous s’agace des cris qu’elle entend tous les après-midi ; sa grand-mère, assistante maternelle, ne voit pas d’un bon œil ce beau-père immature, au chômage, « vautré à longueur de journées sur un canapé aussi défoncé que lui » ; quant à Patrick Moreau, l’instituteur de Théo, ancien éducateur spécialisé, il s’alerte des absences répétées du garçon et de son changement de comportement. Si la directrice de la maternelle a des cas plus lourds à gérer – la mère de Théo a « un nouvel emploi, un nouveau compagnon, autant de raisons d’envisager le meilleur plutôt que le pire » –, elle fait néanmoins un signalement pour « suspicion de mauvais traitement », mais « le temps de l’administration n’est pas celui de l’urgence », et la convocation pour une visite médicale à la protection maternelle est envoyée trop tard. Trop tard aussi, la réaction de Julie, la jeune mère fragile et aveuglée par l’amour. Son ami lui a dit : « Un enfant, c’est comme un chien, ça se dresse », et gare à elle si elle s’interpose ! Pour protéger Théo, l’arnica qu’elle lui applique tous les soirs ne suffira pas.

Gaëlle Guernalec-Levy est journaliste spécialisée dans les problématiques de société. Elle connaît sur le bout des doigts le fonctionnement de l’aide sociale à l’enfance et dénonce dans ce roman ses difficultés, ses atermoiements et ses limites. Sombre mais passionnant, Appartement 24 est donc à la fois le récit du calvaire de Théo et de sa mère ainsi qu’une enquête sur les travailleurs sociaux, contraints de concilier des intérêts parfois antinomiques : celui des parents et celui de l’enfant.

Appartement 24 – Gaëlle Guernalec-Levy – Ed. François Bourin Editeur – 19 €

Culture

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur