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SIAO : la FNARS dresse un nouveau bilan

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A l’approche de la fin du « chantier national prioritaire » prévue pour 2012, « il reste encore beaucoup de travail », a reconnu Alain Régnier, délégué interministériel pour l’hébergement et ­l’accès au logement des personnes sans abri ou mal logées, lors de la journée nationale sur les services intégrés de l’accueil et de l’orientation (SIAO) organisée par la FNARS (Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale) le 10 mai. « Il faut continuer à travailler sur l’approche française du logement d’abord, a-t-il précisé, et, dans cette notion, sur le rôle des SIAO. » Or les principes qui président à la mise en œuvre de ces plateformes départementales de centralisation de l’offre et de la demande sont loin d’être pleinement appliqués. D’après la nouvelle enquête réalisée par la FNARS en avril 2011 auprès de 46 dispositifs, « on peut identifier deux SIAO où tous les critères de réussite sont réunis », pointe Carole Lardoux, responsable de l’Observatoire national du 115 à la FNARS.

Une information partielle

Les choses avancent en effet très progressivement. Selon l’enquête, la plupart (85 %) sont des SIAO « intégrés », associant l’urgence et l’insertion, et couvrent l’ensemble du département. Leur mise en place a reçu l’aval du réseau associatif, sauf dans une minorité de cas (9) où les services de l’Etat ont imposé leur choix. Parmi les partenaires, l’Etat est présent dans la moitié des dispositifs, les conseils généraux dans plus d’un quart, les acteurs du logement temporaire dans un tiers, tandis que les bailleurs sociaux sont majoritairement absents. Dans la plupart des cas, les missions du 115 n’ont pas évolué, ce qui montre que la réforme n’a pas débouché sur une réorganisation globale des pratiques. L’information des usagers comme des travailleurs sociaux est encore partielle. Alors qu’elles sont censées centraliser les informations, à peine la moitié des plateformes ont une connaissance totale des disponibilités et des demandes. Et si la majorité des 46 SIAO disposent d’un coordinateur, seulement 16 intègrent des travailleurs sociaux. La notion de « référent », inhérente à la continuité des parcours, est encore inexistante dans 70 % des cas. Seulement un quart des SIAO proposent toutes les admissions, qui peuvent, ailleurs, encore être effectuées directement par les structures d’accueil. Les liens entre l’urgence et l’insertion restent à construire, de même qu’entre les SIAO et le dispositif d’accueil des demandeurs d’asile.

S’il est trop tôt pour évaluer le changement pour les usagers, les trois-quarts des SIAO interrogés y voient des effets bénéfiques, dont une meilleure collaboration entre les travailleurs sociaux, l’association de tous les acteurs et l’harmonisation de l’évaluation sociale. Plus de la moitié craint néanmoins des effets pervers. « Il y a un risque de dérive technocratique qui pourrait ne pas se traduire par une amélioration pour les personnes accueillies », pointe Nicole Maestracci, présidente de la FNARS, pour qui la participation des usagers est, par ailleurs, « le seul moyen de tenir compte de leurs attentes ». Sur ce point, Alain Régnier a annoncé la déclinaison régionale, d’ici la fin de l’année, du conseil consultatif des personnes accueillies, qui est associé à la réforme du dispositif d’accueil, d’hébergement et d’insertion.

Et les moyens ?

La FNARS souhaite également un accompagnement plus intensif des acteurs de la réforme. « Le secrétaire d’Etat au logement vient de nous annoncer des moyens d’ingénierie dans ce sens, précise Nicole Maestracci. Nous avions élaboré un projet avec la Croix-Rouge qui a été validé. » Reste que la grande inquiétude du secteur porte sur les moyens. « Il y a de gros problèmes de financement, même si Benoist Apparu a évoqué des crédits supplémentaires ciblés sur l’accompagnement vers et dans le logement dans le cadre du DALO ou pour l’asile. La question est de savoir comment les associations pourront mettre en œuvre la réforme avec une diminution de 2,9 % des crédits du secteur de l’accueil, de l’hébergement et de l’insertion », prévient la présidente de la FNARS. Et d’ajouter que « les crédits n’ont pas été délégués comme prévu en début d’année ».

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