En 2009, 3,3 millions de personnes ont perçu une aide sociale départementale, indique une étude de l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) (1). Les aides à l’insertion (revenu de solidarité active [RSA]) et aux personnes âgées (allocation personnalisée d’autonomie, aide sociale à l’hébergement, aides ménagères) ont concerné 2,7 millions de personnes. L’étude dresse une cartographie de ces deux types d’aides qui sont liées au taux de pauvreté, à la taille de la population et à la structure démographique des territoires. Quatre groupes de départements se dégagent.
Premier groupe : les départements qui comptent à la fois des taux élevés de bénéficiaires du RSA et de personnes âgées à qui ils versent des aides. C’est le cas de l’Hérault, de l’Ariège, du Tarn-et-Garonne ou de départements du nord de la France (Pas-de-Calais, Ardennes). Le taux de pauvreté (16 à 20 %) y est supérieur à la moyenne nationale (13,4 %). Le deuxième groupe rassemble des départements urbains (Pyrénées-Orientales, Bouches-du-Rhône, Nord, Seine-Saint-Denis), où le taux de bénéficiaires du RSA est élevé mais celui des personnes âgées bénéficiaires de prestations proche de la moyenne. Dans ces deux groupes, le taux d’équipement en places d’accueil en établissement pour les personnes âgées est inférieur à la moyenne.
L’étude distingue également des départements ruraux et âgés où la part d’aides aux aînés est élevée. Le taux de pauvreté des personnes âgées y est particulièrement important. En revanche, la part des bénéficiaires du RSA y est proche de la moyenne (Nièvre), voire inférieure (Gers, Hautes-Pyrénées, Aveyron, Haute-Loire, Lozère, Creuse).
Dernier groupe : en Haute-Savoie, dans la Marne ou dans les départements situés dans le Bassin parisien (Yvelines, Essonne, Hauts-de-Seine, Seine-et-Marne et Eure-et-Loir), la proportion de personnes faisant partie des deux publics est faible. Leur population est plus jeune que la moyenne nationale : entre 25 % et 28 % de moins de 20 ans, contre 24 % au niveau national. Le niveau de vie général, tout comme celui des personnes âgées, y est particulièrement élevé.
Enfin, Paris affiche un « profil atypique » : contrairement à d’autres départements à niveau de vie élevé (le niveau de vie médian y est très supérieur à la moyenne nationale), la capitale présente pourtant des taux de personnes âgées bénéficiaires de prestations et d’allocataires du revenu de solidarité active proches de la moyenne. « Ce résultat est probablement à relier aux inégalités de niveau de vie bien plus marquées que dans les autres départements », indique l’étude.
(1) « Aides sociales à l’insertion et aux personnes âgées » – INSEE Première n° 1346 – Avril 2011 –