« Non à la casse des CMPP. » C’est le titre d’une pétition lancée le 18 avril par la Fédération des centres médico-psycho-pédagogiques (1), après que les responsables du centre Claude-Bernard, à Paris, se sont vu « signifier le retrait définitif de leurs “postes Education nationale” ». Tout un symbole, la structure étant la première de ce type à avoir été créée après la guerre, avant de faire des émules dans plus de 400 lieux de consultation pédopsychiatrique, dont le modèle repose sur l’association des soins et de l’aide pédagogique. Désormais, « il ne reste pratiquement rien de la présence d’enseignants spécialisés dans les CMPP parisiens ! », déplore la pétition.
De fait, explique Richard Horowitz, président de la Fédération des CMPP et pédopsychiatre au CMPP Gustave-Eiffel, à Paris, cette situation est l’illustration d’un mouvement commencé il y a trois ans. « Les CMPP ont toujours eu une partie de leur personnel mis à disposition par l’Education nationale – directeurs pédagogiques, rééducateurs, psychologues ou psychopédagogues, précise-t-il. Mais avec les restrictions dues au non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux, le ministère a tendance à retirer ces postes. » Selon lui, une centaine auraient déjà été supprimés sur l’ensemble du territoire. Or cette disparition ampute le projet des structures, qui ont aussi pour rôle d’assurer un lien avec l’école. « Cette politique est paradoxale, au moment où l’on incite à favoriser l’intégration scolaire de tous les enfants », ajoute Richard Horowitz.
Une question sur le sujet, publiée au Journal officiel du 22 avril, a été posée au ministère de l’Education nationale par le député socialiste Jean-Christophe Cambadélis. Reste que ces restrictions, qui menacent également les réseaux d’aides spécialisées aux enfants en difficulté (RASED) et les psychologues scolaires, semblent concerner l’ensemble des structures médico-sociales et de soins ayant un volet pédagogique. « Ces mesures s’étendent aux hôpitaux de jour, aux instituts médico-éducatifs, ou encore aux maisons des adolescents », indique le président de la Fédération des CMPP.
(1) Sur