Lors de sa séance du 28 avril, le Haut Conseil de la famille (HCF) a adopté un avis et une note relatifs aux évolutions de l’architecture des aides aux familles dans les 15 années à venir (1). Ces éléments de réflexion s’inscrivent dans la continuité des précédents documents élaborés par l’instance (2).
Pour les membres du HCF, le maintien de l’architecture actuelle permettrait de « consolider une politique ayant jusqu’ici donné des résultats globalement satisfaisants », comme par exemple la conciliation d’un haut niveau de fécondité et d’un taux d’activité féminine relativement élevé ainsi qu’une réduction des inégalités et de la pauvreté.
Néanmoins, un tel maintien présente plusieurs inconvénients. « Dans ce cadre d’apparente stabilité, l’efficacité de la politique familiale s’éroderait », prévient le Haut Conseil. Pour lui, si aucune mesure n’est prise, la valeur des prestations en équivalent salaire va diminuer de près de 30 % d’ici à 2025. Le nombre de familles bénéficiant de prestations sous condition de ressources va décroître et la pauvreté des familles va s’accentuer. Face à ces prévisions, deux mesures sont prioritaires. L’instance recommande, d’une part, l’indexation des prestations visant les familles modestes, moyennes ou nombreuses sur un indice plus favorable que les prix. Une mesure qui nécessitearit, selon lui, près de 14 milliards d’euros à l’horizon 2025 avec une indexation sur le salaire moyen, et près de 10 milliards avec une indexation mixte salaires/prix/croissance. Il préconise, d’autre part, l’augmentation des aides en direction des familles les plus modestes.
Plusieurs autres axes d’amélioration de la politique familiale font consensus au sein du conseil : une augmentation des efforts pour l’articulation entre la vie familiale et la vie professionnelle, un renforcement de l’accompagnement des familles et du soutien à la fonction parentale et un soutien accru aux jeunes adultes. Reste que le HCF demeure partagé sur la question des ressources nécessaires au financement de ces orientations. Pour certains membres, l’absence de ressources nouvelles n’est pas compatible avec la poursuite de ces objectifs. D’autres considèrent qu’« on ne doit pas s’interdire de chercher à améliorer l’efficacité de l’utilisation des ressources actuelles ».
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