Si, entre 1996 et 2008, les inégalités de niveau de vie ont globalement peu évolué, depuis 2004, elles ont tendance à augmenter « par le haut », principalement sous l’effet des revenus du patrimoine, relève l’INSEE dans sa nouvelle livraison sur « les revenus et le patrimoine des ménages » (1). A partir de cette année-là, les niveaux de vie des personnes les plus modestes ont en effet cessé d’augmenter plus rapidement que les niveaux de vie intermédiaires, alors que ceux des plus aisés ont continué leur progression : le rapport entre la masse des niveaux de vie des 20 % les plus riches et celle des 20 % les plus pauvres est passé de 4 à 4,3.
En 2008, le taux de pauvreté monétaire a atteint 13 % (seuil défini à 60 % du niveau de vie médian, soit 949 €), ce qui représente un recul de 1,5 point par rapport à 1996, la baisse portant surtout sur la période 1997-2001. L’intensité de la pauvreté, en revanche, s’est accentuée à partir de 2002, les ressources des personnes pauvres (niveau de vie médian de 773 € par mois) ayant augmenté moins vite que le seuil de pauvreté. Une intensification qui coïncide avec la hausse du chômage et des allocataires du RMI.
L’étude confirme que l’emploi ne protège pas de l’exclusion : le taux de pauvreté monétaire s’élève à 6 % pour l’ensemble des salariés et à 16 % pour ceux dont le salaire horaire est le moins élevé. Les femmes, les non-diplômés et les immigrés sont les catégories de population les moins bien rémunérées et celles qui déclarent aussi le plus souvent travailler moins de 30 heures par semaine.
Un autre chiffre confirme le poids de l’origine géographique dans le statut social : 21 % des descendants d’immigrés (nés en France, dont au moins un des deux parents est immigré) sont pauvres, soit deux fois plus que les Français de parents nés français. Et l’écart est de 30 % lorsque le ou les parents sont originaires d’Afrique, contre 1 % quand ils viennent d’un pays d’Europe.
(1) Edition 2011 – Disponible sur