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Santé mentale des sans-abri : le dispositif expérimental « Un chez-soi d’abord » est lancé

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L’établissement public de santé mentale de Lille-Métropole, l’association Habitat alternatif social de Marseille et le centre hospitalier Gérard-Marchand de Toulouse viennent d’être agréés par arrêté pour expérimenter le dispositif « Un chez-soi d’abord » à destination des personnes sans abri atteintes de troubles mentaux sur le modèle du « housing first » mis en œuvre aux Etats-Unis et au Canada (sur le « logement d’abord », voir aussi ce numéro, page 20). Au total, 1,1 million d’euros seront alloués par l’assurance maladie pour financer ce projet, développé à titre expérimental sur ces trois sites (1) pendant trois ans.

Faisant suite au rapport sur la santé des « personnes sans chez-soi » remis par le professeur Girard en janvier 2010 (2), le dispositif « vise à permettre à des personnes [majeures] sans chez-soi présentant une ou des pathologies mentales sévères d’accéder à un logement, de s’y maintenir, de bénéficier d’un accompagnement médical et social adapté pour faciliter leur accès aux droits (couverture sociale, ressources, prestations) et à des soins efficients ». Une réponse aux difficultés sanitaires et sociales rencontrées par les personnes sans abri qui devrait permettre de loger sur chacun des trois sites 100 personnes au cours des trois années que durera l’expérimentation. Le même nombre devrait également être suivi comme « témoins bénéficiaires des services habituels » pour garantir une évaluation scientifique du projet.

L’expérimentation, qui prévoit une prise en charge par une équipe pluridisciplinaire, est constituée d’un premier volet « logement » qui permettra au participant d’accéder de préférence à un logement individuel, meublé et équipé, mis à disposition par un organisme agréé d’intermédiation locative. L’intéressé pourra y rester pendant trois ans. Sa situation sera régulièrement évaluée par l’équipe et il restera libre de sortir de l’expérimentation quand il le souhaite. A l’issue de l’expérimentation, si la situation sanitaire et sociale du bénéficiaire ne permet pas de faire glisser le bail à son profit, l’organisme d’intermédiation locative titulaire du bail continuera à lui sous-louer le logement.

Une équipe sanitaire dédiée, relayée sur le terrain par des professionnels de santé partenaires, assurera la mise en œuvre du volet médical. Placée sous la houlette d’un médecin coordinateur, elle interviendra dans la phase initiale du dispositif pour évaluer les besoins du patient et mettre en place l’accompagnement adapté à sa pathologie. Avant l’entrée dans le dispositif, la personne bénéficiera d’un bilan de santé somatique et les liens nécessaires à sa prise en charge seront établis avec les professionnels des structures partenaires. L’équipe dédiée veillera ensuite, tout au long de la prise en charge, à la continuité du parcours de soins et mettra en place des actions d’éducation thérapeutique.

Un accompagnement social sera réalisé par un travailleur social référent et des médiateurs de santé-pairs appartenant à l’équipe pluridisciplinaire, en lien avec l’organisme assurant l’intermédiation locative et en relais avec des travailleurs sociaux partenaires. Un accompagnement qui couvrira notamment, selon les besoins rencontrés, l’aide à la gestion du budget et du compte bancaire, l’aide aux achats alimentaires, à la préparation des repas, etc., pour permettre à la personne d’évoluer dans son autonomie.

Enfin, des activités culturelles, sportives, artistiques seront proposées au patient.

Une évaluation de l’expérimentation aura lieu chaque année pour vérifier son utilité sociale et médicale et, six mois avant sa fin, un comité d’évaluation se prononcera, au regard des résultats communiqués, sur la pertinence du dispositif.

[Arrêté du 11 avril 2011, J.O. du 24-04-11]
Notes

(1) Le démarrage du dispositif est échelonné et un quatrième site parisien devrait rejoindre l’expérimentation en seconde phase. Un budget supplémentaire devrait alors être octroyé.

(2) Voir ASH n° 2642 du 15-01-10, p. 5.

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