Pour la deuxième année consécutive, Bercy a annoncé, le 18 avril, le gel de l’indice salarial des fonctionnaires en 2012. Un gel fortement décrié par les organisations syndicales, mais qui, selon le ministre du Budget et de la Fonction publique, ne remet pas en question la hausse du pouvoir d’achat des agents.
Le point d’indice n’est qu’« un élément parmi d’autres de l’évolution du pouvoir d’achat » , a soutenu François Baroin. Le pouvoir d’achat des fonctionnaires est aujourd’hui assuré par des mesures générales (la hausse du point d’indice, la garantie individuelle du pouvoir d’achat [GIPA], la hausse du SMIC), par des mesures individuelles (avancements, promotions) et par des mesures catégorielles (grilles indiciaires, grilles indemnitaires), rappellent les services de Bercy. Pour le ministère, « dans un contexte de réduction des déficits et de crise économique, le gouvernement a maintenu son engagement de renforcer le pouvoir d’achat des agents publics ». Ainsi, « en euros courants, la rémunération moyenne des personnes en place a progressé de 3,7 % en 2009 et de 3,5 % en 2010 dans la fonction publique de l’Etat. Inflation déduite, cela représente une hausse du pouvoir d’achat de 3,6 % pour 2009 et de 2 % pour 2010. Depuis 2007, la hausse du pouvoir d’achat a été supérieure à 10 %. » Et ce, malgré un gel du point d’indice depuis le 10 juillet 2010. Par ailleurs, François Baroin a fait savoir que près de 50 000 agents bénéficiaient de la prime de fonction et de résultat au 1er janvier dernier et que ce chiffre devrait atteindre 160 000 en 2012. Pour augmenter leur pouvoir d’achat, 557 870 agents ont également réalisé des heures supplémentaires en 2010 et 53 675 agents ont racheté des jours de réduction du temps de travail ou des jours de congés, a encore précisé le ministère. Le gouvernement entend, en outre, « poursuivre la valorisation de la rémunération des agents publics », a assuré Bercy. Le « rythme des promotions » sera maintenu, ainsi que le « retour catégoriel sur les efforts de productivité ». La rénovation des grilles va se poursuivre et la GIPA sera reconduite en 2012. Enfin, deux réformes doivent être engagées : le supplément familial de traitement – qui correspond « à une participation de l’employeur aux coûts induits par l’éducation des enfants » – sera rénové dès l’an prochain, et le calcul de l’indemnité de résidence – « complément de rémunération visant à compenser les différences de coût de la vie selon la commune de résidence du fonctionnaire » – sera revu.
Des annonces qui n’ont pas suffi à rassurer les organisations syndicales.