Le handicap est « forcément difficile à gérer », les personnes handicapées sont « courageuses » mais « improductives ». Telles sont quelques-unes des idées reçues relevées au sein de quatre grandes entreprises (1), lors d’un programme de recherche mené auprès de 400 managers (personnes ayant une fonction d’encadrement et, pour moitié, prenant part au processus de recrutement) par l’association IMS-Entreprendre pour la cité, avec l’appui de laboratoires de psychologie sociale (2). Cette étude vient confirmer l’idée que les préjugés freinent l’intégration des personnes handicapées dans une équipe de travail, leur maintien dans l’emploi et leur évolution professionnelle.
Il apparaît ainsi que les cadres ont en général une perception caricaturale du handicap, qu’ils limitent aux problèmes moteurs. Peu d’entre eux savent que 23 % des handicaps sont la conséquence d’une maladie invalidante. Ils méconnaissent tout particulièrement la situation des personnes handicapées dans l’emploi : seuls 17 % savent que l’obligation légale d’embauche est de 6 %. L’étude met également en évidence leur conception misérabiliste des personnes handicapées, qu’ils perçoivent le plus souvent comme des « victimes » de la société, et dont ils assimilent l’intégration à « une bonne œuvre ».
A noter que plus les managers sont diplômés, plus le stéréotype est fort… En revanche, plus les responsables perçoivent les efforts de leur entreprise en faveur de la diversité, plus ils ont une image positive du handicap. Les mentalités peuvent toutefois évoluer par des actions de sensibilisation. Reste que seuls 28 % des cadres ont déjà participé à un atelier de sensibilisation au handicap, 14 % à un tutorat ou à l’accueil de stagiaires handicapés, 9 % à un forum d’emploi sur le handicap et 4 % à une formation sur le management du handicap.
Cette enquête a donné lieu à un guide pratique à destination des missions « handicap » des entreprises et des acteurs du champ médico-social, disponible en ligne (2).
(1) Alstom, Areva, CNP Assurances et L’Oréal.
(2)