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Les demandes d’asile en hausse en France pour la troisième année consécutive

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Pour la troisième année consécutive, le nombre de demandeurs d’asile a progressé en 2010 pour atteindre 52 762 demandes de protection internationale (apatrides, réexamens et mineurs accompagnants compris). Soit, selon le rapport d’activité de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) rendu public le 6 avril (1), une augmentation de 10,6 % de la demande globale par rapport à l’année précédente, qui maintient la France au premier rang des pays européens destinataires. Après une hausse de 12 % en 2009 et de 19,9 % en 2008, la progression semble ainsi décélérer au fil des ans. Toutefois, l’augmentation enregistrée en 2010 est supérieure aux prévisions de l’OFPRA. Le contrat d’objectifs et de moyens de l’organisme tablait en effet sur une hausse maximale de 5 %.

Les premières demandes ont, comme en 2009, représenté 70 % de la demande globale. Leur augmentation n’a toutefois atteint que 11 %, soit un rythme inférieur à celui de 2009 (+ 23 %). Les demandes de réexamen ont, de leur côté, continué de baisser (- 15,8 %), passant de 5 568 en 2009 à 4 688 en 2010, tandis que la part des mineurs accompagnants a sensiblement augmenté (+ 25,4 %).

La composition sociodémographique de la demande d’asile en 2010 est restée semblable à celle de l’année précédente. La part des femmes baisse pour la deuxième année consécutive, passant de 35,4 % en 2009 à 34,7 % en 2010, tandis que l’âge moyen des demandeurs d’asile demeure identique à l’année précédente (31 ans).

Autre constat : les dix principaux pays de provenance des demandeurs d’asile en 2010 ont été les mêmes que ceux de l’année 2009. Le Kosovo est resté le premier pays d’origine avec 3 267 premières demandes, affichant un rythme de progression toutefois moindre que celui de l’année précédente (+ 7,2 % après + 70 % en 2009). Les autres primo-demandeurs sont principalement venus du Bangladesh (+ 122,6 %), de la République démocratique du Congo (+ 23,8 %), de la Russie (+ 23,6 %), du Sri Lanka (- 13,5 %), de la Chine (+ 17,1 %), de la Guinée (+ 17,7 %), d’Haïti (+ 21,6 %), de l’Arménie (- 44,4 %) et de la Turquie (- 32,1 %). Pour ces deux derniers pays, la diminution de la demande trouve son explication dans leur inscription sur la liste des pays d’origine sûrs entre le 1er janvier et le 23 juillet 2010, date à laquelle ils ont été retirés de cette liste par décision du Conseil d’Etat (2).

En termes de répartition sur le territoire national, la demande d’asile n’a connu aucune modification majeure, la première région d’accueil restant, de loin, l’Ile-de-France avec 16 287 demandes d’asile (ce qui représente 44 % du total national). Vient ensuite la région Rhône-Alpes (10 %), suivie des départements et collectivités d’outre-mer (7 %), de Provence-Alpes-Côte-d’Azur, des Pays-de-la-Loire et de l’Alsace (4 % chacune).

En progression régulière depuis 2007, la demande d’asile outre-mer a poursuivi son augmentation en 2010, avec une hausse de 16 % par rapport à l’année précédente. Essentiellement concentrée dans le département de la Guadeloupe au départ, « sa localisation s’est diversifiée au fil des ans », remarque l’OFPRA. A noter : la très forte augmentation de la demande d’asile dans l’océan Indien (+ 50 %), concentrée à 99 % sur l’île de Mayotte et issue en majorité des Comores mais aussi de Madagascar.

Comme chaque année, le rapport de l’office donne par ailleurs un coup de projecteur particulier sur les mineurs isolés. Les demandes d’asile déposées par cette population ont ainsi progressé de 36,5 % en 2010, passant de 447 premières demandes en 2009 à 610 en 2010. Comme en 2008 et 2009, la part des mineurs isolés en provenance du continent africain est restée très largement majoritaire (64,4 %).

Autre statistique intéressante fournie par l’OFPRA : le taux global d’admission – qui correspond à la somme des décisions d’accord de l’office et des décisions d’annulation de la Cour nationale du droit d’asile – est passé de 36 % en 2008 et 29,4 % en 2009 à 27,5 % en 2010. Au total, 10 340 personnes (contre 10 373 en 2009) ont été placées sous la protection de l’organisme au cours de l’année, les taux d’admission les plus élevés revenant aux ressortissants maliens (74,7 %), irakiens (74,1 %), iraniens (70 %) et somaliens (69,2 %). Pour les mineurs isolés, le taux d’admission s’est élevé à 20,9 %, contre 22,9 % en 2009.

Notes

(1) Rapport disponible sur www.ladocumentationfrancaise.fr.

(2) Voir ASH n° 2670 du 20-08-10, p. 26.

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