« Un accord inacceptable », dénoncent les organisations de chômeurs (1), tandis que l’association Solidarités nouvelles face au chômage (SNC) regrette une reconduction quasiment à l’identique. Le projet final d’accord relatif à l’indemnisation du chômage auquel sont parvenus, le 25 mars, les partenaires sociaux (voir ce numéro, page 13) aura surtout permis d’éviter le pire, de l’avis même de Laurent Berger de la CFDT.
SNC déplore qu’en raison de l’« invariabilité » de la convention, près de la moitié des demandeurs d’emploi continuent à ne pas être indemnisés. Pas question toutefois pour l’association, qui a demandé un élargissement et une amélioration du système d’assurance-chômage au début des négociations (2), de baisser les bras. Elle indique que la question de l’indemnisation des chômeurs restera ouverte « tant que des réponses n’auront pas été apportées à ses interpellations ». Lesquelles portent sur l’aménagement de la constitution des droits pour les contrats courts, la réduction du nombre de jours non indemnisés, mais aussi la recherche de nouvelles ressources en faisant appel à la solidarité de l’ensemble de la population active. Une question également prioritaire pour les organisations de chômeurs, qui souhaitent un élargissement de l’assiette des cotisations à l’ensemble de la richesse produite – alors même que le projet d’accord prévoit une baisse conditionnée des cotisations (3). Elles appellent donc les syndicats à ne pas signer le texte « tant que le débat sur les ressources n’a pas eu lieu ».
Par ailleurs, elles continuent de réclamer la consultation des organisations de chômeurs pendant les négociations sur l’assurance-chômage. Une réclamation qu’elles portent désormais auprès de l’Organisation internationale du travail (OIT). Les associations, qui se sont rendues le 23 mars en délégation au siège parisien de cet organisme, avaient ainsi rendez-vous, le 1er avril, avec son directeur général. Dans une lettre adressée à ce dernier, le Mouvement national des chômeurs et précaires souligne que « la non-représentation des chômeurs est en contradiction avec toutes les chartes et textes des organisations internationales et européennes ». Il demande à l’OIT d’inscrire cette question à l’ordre du jour de son agenda et d’aider les organisations françaises à saisir les instances internationales concernées.
(1) AC !, Agir ensemble contre le chômage et la précarité, APEIS, Mouvement national des chômeurs et précaires.
(3) Il prévoit une baisse des cotisations patronales et salariales dès que le régime d’assurance-chômage connaîtra deux semestres consécutifs d’excédents supérieurs à 500 millions d’euros.