L’intensification de l’épidémie de rougeole qui sévit depuis trois ans en France a conduit les pouvoirs publics à décider le renforcement de la vaccination contre la rougeole. L’objectif est d’enrayer la recrudescence de cette maladie, considérée « à tort » comme infantile et bénigne, a indiqué la secrétaire d’Etat chargée de la santé dans un communiqué du 22 mars (1). Les nouvelles recommandations du calendrier vaccinal 2011 (2) s’appuient sur un avis du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) du 11 février (3). Elles concernent toute la population, et plus particulièrement les professionnels de la petite enfance.
Principale mesure : les recommandations de vaccination applicables aux professionnels de santé sont étendues à ceux de la petite enfance. Une dose de vaccin est ainsi recommandée pour tous les personnels nés avant 1980 non vaccinés et sans antécédent de rougeole. Dans les cas groupés de rougeole, il est préconisé d’administrer une dose de vaccin en post-exposition aux professionnels sans antécédent de rougeole ou n’ayant pas reçu deux doses de vaccin « quelle que soit leur date de naissance ». Par ailleurs, et cette recommandation vaut à la fois pour les professionnels de la petite enfance et le reste de la population, les personnes nées depuis 1980 jamais vaccinées contre la rougeole devraient recevoir au total deux doses de vaccin, au lieu d’une seule jusqu’à présent. Cette mesure doit leur permettre « d’être correctement protégées », a estimé le HCSP.
Dans son avis du 11 février, l’instance indique que l’épidémie de rougeole s’est particulièrement intensifiée début 2010 avec un peu plus de 5 000 cas déclarés (4). Elle estime en outre que pour les professionnels nés avant 1980, la vaccination peut être pratiquée « sans contrôle sérologique préalable systématique » lorsque les antécédents de vaccination ou de rougeole sont « incertains ». Pour les cas groupés de rougeole, le HCSP « insiste » pour que les vaccinations soient « systématiquement proposées au sein même des collectivités de vie (crèches, établissements scolaires et universitaires, établissements de santé…) par les services de médecine préventive en charge de ces établissements ou dans le cadre d’un partenariat avec les structures publiques ad hoc ».
(1) Les formes les plus compliquées de l’infection surviennent le plus fréquemment chez les enfants de moins de un an mais aussi chez les adultes de plus de 20 ans. La rougeole peut entraîner des pneumonies, des laryngites et, surtout, des encéphalites aiguës qui peuvent être mortelles, a expliqué Nora Berra.
(2) BEH n° 10-11 du 22 mars 2011 – Numéro thématique – Le calendrier des vaccinations et les recommandations vaccinales 2011 selon l’avis du Haut Conseil de la santé publique – Disp. sur
(3) Avis relatif à l’actualisation des recommandations vaccinales contre la rougeole pour les adultes – Disp. sur
(4) « 3 400 nouveaux cas ont déjà été détectés sur les deux premiers mois de l’année 2011 », a de son côté souligné Nora Berra.