C’est pour « briser le tabou de l’illettrisme » que Nadine Morano a lancé, le 29 mars dernier, la première journée nationale de lutte contre l’illettrisme dans l’emploi. Thème que la ministre chargée de l’apprentissage et de la formation professionnelle considère comme une « priorité de son action en faveur de la formation professionnelle ». Elle a présenté, à cette occasion, un plan d’action en cinq axes.
Premier axe : « mieux connaître pour mieux agir ». « Parce que la réalité de l’illettrisme reste encore largement méconnue », une enquête IVQ (information vie quotidienne) sera lancée cette année. Ses résultats seront exploités par l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI) à la lumière de ceux issus de l’enquête 2005. « Dès la fin de l’année, on pourra donc commencer à comparer les résultats des deux enquêtes et, pour la première fois, on pourra surtout mesurer de façon précise et détaillée l’évolution de l’illettrisme dans notre pays », a indiqué la ministre.
Nadine Morano entend également « mieux repérer les situations d’illettrisme ». Pour la ministre, « l’illettrisme n’est pas une fatalité » et peut être combattu en mobilisant l’ensemble des acteurs. Ainsi, elle considère que « ceux qui sont en situation de repérer les difficultés et d’informer, sans juger, sur les solutions qui existent, ont une responsabilité particulière et doivent donc s’impliquer dans le repérage de l’illettrisme ». Pour sensibiliser tout particulièrement les entreprises à cette problématique, un document – disponible sur
Par ailleurs, la ministre souhaite « sensibiliser le plus grand nombre d’acteurs ». Pour cela, deux outils sont mobilisés. Le premier, un plan d’action commun « de prévention et de lutte contre l’illettrisme dans l’emploi », a été signé le 29 mars par des acteurs privés et publics comme l’ANLCI, Pôle emploi ou encore le Conseil national des missions locales, pour « conjuguer les efforts » et « mener des actions spécifiques de sensibilisation » à destination des étudiants, des directeurs des ressources humaines, ou encore des directeurs de formation. Une charte de bonnes pratiques permettant de développer des actions de sensibilisation doit également être signée entre le ministère, l’ANLCI et 23 organismes paritaires collecteurs agréés.
Un autre axe du plan : « former davantage de personnes en situation d’illettrisme aux compétences de base ». Pour ce faire, un référentiel commun a été élaboré, qui doit maintenant être diffusé le plus largement possible. Il rappelle notamment dix compétences clés qui sont attendues pour sortir de l’illettrisme. Par ailleurs, la ministre a invité les organismes de formation à être vigilants sur la qualité des programmes destinés à ce public.
Enfin, Nadine Morano souhaite « déployer un effort particulier à destination des demandeurs d’emploi pour favoriser leur insertion professionnelle ». Cet objectif s’articulera autour de deux chantiers majeurs visant à améliorer l’accès des demandeurs d’emploi les plus touchés par l’illettrisme au programme « compétences clés » (1). Le plan d’action commun « de prévention et de lutte contre l’illettrisme dans l’emploi » devrait permettre, dès cette année, « d’augmenter le nombre de conseillers formés à l’identification des situations d’illettrisme ». Par ailleurs, la ministre souhaite que le programme « compétences clés » cible en premier lieu les publics les plus en difficulté. En effet, si, en moyenne, 41 % des formations dispensées dans le cadre de ce programme bénéficient bien à des personnes en situation d’illettrisme, il existe encore de fortes disparités régionales.