Identifier et combattre les freins à la relance de l’égalité des chances et améliorer l’égalité entre les filles et les garçons. Telle est la mission du Conseil scientifique sur les discriminations à l’école, installé le 29 mars par le ministre de l’Education nationale, Luc Chatel, au cours d’une séance plénière du Conseil national de la vie lycéenne (CNVL). Composé d’experts sur les questions d’égalité des chances et d’égalité filles-garçons, le conseil sera présidé par François Héran, ancien directeur de l’Institut national des études démographiques.
A l’origine de ce projet, les enseignements tirés d’un rapport sur la perception des discriminations à l’école, remis au ministre en septembre dernier. « Alors que l’Education nationale a pour mission de transmettre les connaissances et les valeurs fondamentales aux élèves de toutes origines, avant de les initier à des savoirs plus spécialisés, elle peine à dépasser certains a priori, comme en témoigne le fait que les filières littéraires réunissent 80 % de filles, alors qu’elles ne sont que 39 % en classes terminales scientifiques et technologiques (S, STL, STI) », a indiqué Luc Chatel à François Héran dans sa lettre de mission. Ajoutant que « s’il n’est pas question d’imputer à l’école des difficultés qui ont des origines multiples, il est de son devoir non seulement de veiller à ce qu’elle ne renforce pas les inégalités entre les filles et les garçons ou l’inégalité des chances, mais surtout de tout faire pour les combattre ». Des « propositions pratiques » sont attendues pour l’automne 2011.
Par ailleurs, conformément aux propositions émises lors de l’installation du CNVL le 20 janvier dernier, le ministre a reçu, le même jour, les travaux des délégués à la vie lycéenne sur la lutte contre les discriminations. Trois thématiques y sont développées – une charte sur le respect au lycée, la formation à l’usage responsable d’Internet et la formation de « sentinelles » sur les discriminations – et seront transmises à Eric Debarbieux, président du Conseil scientifique des états généraux à la sécurité à l’école, pour alimenter l’état des lieux et les pistes d’actions qu’il doit soumettre au ministre, courant avril, sur la question du harcèlement à l’école (voir sur ce sujet l’étude de l’Unicef, dans ce numéro page 26). Ses préconisations devraient ensuite être débattues en mai avec l’ensemble de la communauté éducative.