« Même si un seul adulte est agréé, c’est toute la famille qui est engagée » par la pratique de l’accueil familial, souligne Corinne Verdu, assistante familiale, formatrice en travail social. Cela va de soi ? Certes, mais il est des évidences qu’on a tort de ne jamais questionner. De fait, au vu des effets potentiels ou réels de certains accueils sur les enfants d’une assistante familiale, on convient aisément, avec Corinne Verdu, qu’il est souvent compliqué d’être mère et professionnelle à la fois. D’où l’intérêt d’interroger le mode d’accompagnement possible d’une famille d’accueil tout entière comme la sienne, foyer monoparental de trois enfants qui, selon un mot de l’aînée, acceptent de « partager un bout de fratrie » avec les jeunes accueillis. Restituant avec finesse et alacrité quelques accueils de préadolescents et adolescents en difficulté, l’auteure pointe les risques de son métier, et l’importance des temps de formation et d’analyse de la pratique pour prendre du recul et trouver une posture qui lui permette de répondre à la fois aux besoins des enfants accueillis et à ceux des siens. Mais le quotidien d’une famille d’accueil, c’est aussi la richesse de rencontres et d’échanges, tant entre jeunes qu’entre les adolescents confiés et leur accueillante. Ces derniers ont ici l’occasion d’en témoigner, car l’auteure confie la seconde partie de son ouvrage à de jeunes adultes ayant été placés chez elle, pour qu’ils donnent leur version des bons et mauvais moments passés dans sa famille.
L’accueil familial. Côté cour, côté jardin – Corinne Verdu – Ed. Dunod – 14,50 €