« Les dynamiques destructrices n’apparaissent pas brutalement dans les histoires familiales. Elles présentent, toutes, une dimension transgénérationnelle », affirme Brigitte Tison, psychologue en pédopsychiatrie, formatrice auprès d’équipes soignantes et éducatives.
Précisément, c’est à expliciter les mécanismes en jeu dans la maltraitance – dont celui de la répétition – que l’auteure consacre l’essentiel de son pédagogique ouvrage. Mais si les enfants ou adolescents maltraités sont plus susceptibles que d’autres de devenir des adultes agressifs et maltraitants, il n’y a pas de fatalité en la matière. Notamment, parce qu’il existe des dispositifs d’aide et d’accompagnement permettant aux jeunes qui ont été victimes ou auteurs de violences de se reconstruire. Encore faut-il qu’ils aient pu faire connaître leur situation. Le Service national pour l’accueil téléphonique de l’enfance en danger (Snated), où Brigitte Tison a exercé pendant une dizaine d’années, constitue l’un des moyens que les enfants ont à leur disposition pour demander de l’aide. Ils ne sont pas les seuls à composer le 119 : des adultes de tous horizons téléphonent aussi pour signaler des cas de maltraitance. Pour les écoutants, qui doivent transmettre aux services compétents les informations concernant les enfants maltraités ou présumés l’être, les appels reçus ne sont pas toujours simples à décoder. A cet égard, l’anonymat ne facilite pas les choses, précise Brigitte Tison. En effet, certaines personnes « sont capables de monter une histoire bien construite mais entièrement fausse » pour régler des comptes avec un proche ou un voisin.
Enfants, adolescents maltraités-maltraitants. Comment peuvent-ils s’en sortir ? – Brigitte Tison – Ed. Chronique sociale – 16,90 €