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Nouvelles inquiétudes sur le financement des missions locales

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La situation est décidément tendue dans les missions locales. Déjà échaudées par la suppression des fonds liés au plan de relance (51 millions d’euros) et la nouvelle convention pluriannuelle d’objectifs, pour laquelle l’Union nationale des missions locales a demandé un moratoire (1), certaines subissent, selon le Syndicat national des métiers de l’insertion (Synami)-CFDT, une baisse de leurs crédits de fonctionnement. Ce, alors que la loi de finances pour 2011 a reconduit les crédits de 2010, conformément aux engagements pris par l’ancien secrétaire d’Etat à l’emploi, Laurent Wauquiez (2).

Selon les chiffres dévoilés par le Synami, seulement quatre régions voient leur en­veloppe préservée. Huit la voient diminuer, jusqu’à 6 %. C’est notamment le cas de l’Auvergne, de la Bourgogne, de la Bretagne ou du Nord-Pas-de-Calais. Dans dix autres, les directions régionales des entreprises, de la concurrence et de la consommation, du travail et de l’emploi (Directe) ont annoncé un maintien, mais, précise le syndicat, « seulement parce que l’Etat va puiser dans le Fonds d’insertion professionnelle des jeunes ». Destiné à financer des actions complémentaires à l’accompagnement des jeunes confrontés à des obstacles multiples, celui-ci est passé de 75 millions d’euros en 2005 à 20 millions d’euros en 2010.

« Dans certaines missions locales, c’est une réduction dramatique qui se prépare », craint le Synami, soulignant que les montants régionaux « ne sont qu’une moyenne ». Le syndicat alerte sur la suppression de postes induite par les coupes successives : il évoque, pour la mission locale de Rennes, « 11 postes sur 75 alors qu’entre 2008 et 2010, le nombre de jeunes a augmenté de 40 % ».

Au cabinet du ministre du Travail, on assure que les crédits de 2010 ont bien été reconduits au niveau national, ce qui « ne veut pas dire qu’il n’y a pas de rééquilibrage entre les régions, notamment pour tenir compte de la pyramide des âges, du poids de la demande d’emploi des jeunes et des dialogues de gestion avec les Direccte ». En outre, « la notification définitive aux missions locales se fera à l’été quand les conventions d’objectifs seront toutes signées », ajoute le ministère, précisant que « les missions locales ont d’ores et déjà 50 % de ce qu’elles avaient eu l’année dernière pour fonctionner normalement en attendant ». Les services déconcentrés de l’Etat pourraient encore, explique-t-il, « décider d’utiliser des crédits d’autres programmes pour compléter la dotation des missions locales, comme ils l’ont fait l’année dernière ».

Une explication qui ne rassure pas le Synami : « Si rééquilibrage il y a, pourquoi les financements sont-ils maintenus dans seulement quatre régions, avec aucune augmentation ailleurs ? », répond Serge Papp, son secrétaire national. Quelques jours après une grève menée à la mission locale de Rennes, les missions locales d’Ile-de-France se sont mobilisées le 15 mars, à l’occasion de l’inauguration par le ministre du Travail du « train pour l’emploi et l’égalité des chances », à Paris. D’autres mouvements sont prévus dans les régions et une action intersyndicale devrait être lancée au niveau national.

Notes

(1) Voir ASH n° 2699 du 4-03-11, p. 27.

(2) Voir ASH n° 2677 du 8-10-10, p. 5.

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