« Dramatiquement insignifiant » ou « comment annoncer un “plus” qui est en fait un “moins”. » Le Syndicat national des métiers de l’insertion (Synami)-CFDT réagit ainsi aux déclarations du 1er mars par le chef de l’Etat sur l’emploi (1). Les 500 millions d’euros supplémentaires annoncés « viennent “compenser” les 1 500 millions d’euros pour l’emploi qui viennent d’être supprimés entre 2010 et 2011 », calcule l’organisation. Egalement en trompe l’œil : l’annonce de la création de 50 000 contrats aidés supplémentaires. « S’ajoutant aux 390 000 déjà budgétisés pour 2011, cela fera donc 440 000 au total cette année. Mais en 2010, il y en avait 510 000 ! », ironise-t-elle.
Le Synami craint en outre que l’affirmation d’objectifs chiffrés à atteindre pour l’alternance (800 000 contrats en 2015) ne se traduise par « une pression maximale sur le service public de l’emploi, et singulièrement sur les missions locales ». La nouvelle convention pluriannuelle d’objectifs (2) « fixe l’objectif à 11 % pour les jeunes en contrat d’insertion dans la vie sociale [CIVIS] », précise-t-il. Le syndicat relève en outre le non-sens que représente à ses yeux l’accent mis sur le contrat d’autonomie, réservé aux jeunes des quartiers en difficulté et confié à des opérateurs privés : tandis que les moyens de ce dispositif, qui a enregistré 280 nouvelles entrées en janvier 2011, sont renforcés, ils sont réduits pour les missions locales et le CIVIS, qui concernait 18 141 nouveaux bénéficiaires à la même date.