Malgré les « progrès réels » accomplis depuis que la loi « handicap » du 11 février 2005 a posé le principe du droit à la scolarisation en milieu ordinaire des enfants et des adolescents handicapés, « tous les problèmes ne sont pas résolus », concède le président de la République dans la lettre de mission qu’il a adressée le 4 mars au sénateur (UMP) Paul Blanc. Ainsi, par exemple, « les prescriptions des maisons départementales des personnes handicapées [MDPH] sont parfois appliquées avec retard ; l’accompagnement des enfants est trop souvent pris en charge par des personnes différentes, selon qu’il s’agit du temps scolaire ou des autres temps de vie ; la formation des personnels d’accompagnement est encore insuffisante ». Pour Nicolas Sarkozy, « il faut aujourd’hui apporter une réponse structurelle » à ces difficultés. C’est à cette tâche que doit donc s’atteler l’élu des Pyrénées-Orientales.
Choisi pour son « intérêt constant » sur ces problématiques, sa « connaissance personnelle du dossier et de ses acteurs » ainsi que pour sa reconnaissance dans le monde du handicap, Paul Blanc doit faire des propositions pour améliorer : les pratiques des MDPH en matière d’évaluation des besoins des enfants et de prescription d’auxiliaire de vie scolaire (AVS); l’accompagnement des enfants à l’école ordinaire, pour assurer la présence, la qualité du recrutement et la formation des AVS ; la scolarisation des enfants accueillis en établissements et services médico-sociaux ; la coopération entre éducation ordinaire et éducation adaptée. Les associations familiales et de personnes handicapées, ainsi que les fédérations de parents d’élèves et les collectivités locales seront consultées. Le sénateur devra remettre son rapport à l’Elysée avant le 15 mai pour que ses préconisations puissent être examinées lors de la conférence nationale du handicap prévue en juin prochain.
L’état des lieux dressé par Nicolas Sarkozy est attesté par les résultats d’un sondage rendus publics deux jours plus tôt. Commandé par la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité, la caisse nationale de solidarité pour l’autonomie et le ministère de l’Education nationale, ce sondage fait apparaître que la loi « handicap » est « peu adaptée à la gestion des situations réelles ». La scolarisation des élèves handicapés en milieu ordinaire « doit beaucoup aujourd’hui […] à l’implication de chacun [chefs d’établissements, enseignants, parents…] et à l’invention de solutions au cas par cas ». De leur côté, les élèves handicapés sont satisfaits de fréquenter des classes ordinaires. Ainsi, 74 % des collégiens ne souhaiteraient pas être scolarisés autrement. Néanmoins, 25 % d’entre eux aimeraient « disposer de davantage d’accompagnement humain de la part d’un auxiliaire de vie scolaire ».