A l’heure où était célébrée la 100e journée internationale de la femme, le Parlement européen déplorait que près d’une femme européenne sur cinq vive encore actuellement dans la pauvreté. Dans une résolution non législative adoptée le 8 mars, intitulée « Le visage de la pauvreté féminine dans l’Union européenne », les élus ont insisté sur la grande vulnérabilité des femmes âgées, des mères célibataires, des femmes souffrant de handicaps ou encore de celles appartenant à une minorité ethnique, particulièrement exposées au risque de pauvreté. Et souligné la nécessité, pour lutter contre ce phénomène, de revoir les politiques macroéconomiques et sociales.
Selon les statistiques, 17 % des femmes de l’Union européenne (UE) sont considérées comme vivant dans la pauvreté. Les députés craignent d’ailleurs que cette tendance s’accentue en raison de la crise économique et financière dans la mesure où des coupes budgétaires sont annoncées dans le secteur public, qui emploie une majorité de femmes. En outre, le risque de ne pas retrouver un emploi après un licenciement est plus élevé pour les femmes et, en cas de nouvelle embauche, il est plus probable qu’elles soient désavantagées par rapport aux hommes. Les femmes sont en effet plus souvent engagées via des contrats précaires ou à temps partiel « subi » et les disparités salariales persistent à leur détriment.
La résolution encourage donc la création d’emplois féminins de qualité, assortis de droits, et souligne la nécessité d’instaurer un cadre réglementaire transparent pour les formes d’emplois atypiques. Les eurodéputés invitent également les Etats membres à améliorer la conciliation vie professionnelle-vie familiale, notamment en garantissant des horaires de travail flexibles, et à assurer la transparence des salaires et des procédures de recrutement. La résolution préconise d’ailleurs vivement de fixer comme objectif la réduction de 1 % par an de l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes, estimé à 18 %, afin de parvenir à une baisse de 10 % d’ici à 2020.
Au-delà, le Parlement demande à la Commission européenne et au Conseil de l’UE de mettre en œuvre de toute urgence une stratégie en vue de réduire de moitié la pauvreté des enfants d’ici à 2012 et, plus globalement, de renforcer leurs efforts pour enrayer la spirale de la pauvreté qui se transmet des parents aux enfants. Il estime à cet égard qu’il est essentiel de faciliter l’entrée ou le retour des parents isolés sur le marché du travail, d’accorder une protection sociale aux familles monoparentales, compte tenu des difficultés spécifiques auxquelles elles sont confrontées, et de prévoir une aide spécifique concrète en faveur des familles nombreuses.