Selon les statistiques publiées le 3 mars par l’INSEE (1), le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (2) est en léger recul au 4e trimestre 2010 : - 0,1 point par rapport au 3e trimestre (- 0,3 point sur un an). Ce taux s’établissait tout de même à 9,2 % de la population active (9,6 % en incluant les départements d’outre-mer), soit 2,6 millions de personnes en France métropolitaine. « Il s’agit là d’une estimation avec une marge d’erreur de plus ou moins 0,3 point », précise l’INSEE, qui note également que, en métropole, « 3,4 millions de personnes ne travaillent pas mais souhaitent travailler, qu’elles soient ou non disponibles dans les deux semaines pour travailler, et qu’elles recherchent ou non un emploi ».
La baisse ne concerne pas toutes les classes d’âge. Si le taux de chômage diminue entre le 3e et le 4etrimestre pour les 15-24 ans et les personnes âgées de 50 ans et plus (respectivement - 1,9 et - 0,1 point), il progresse pour la tranche d’âge des 25-49 ans (+ 0,1 point). Par ailleurs, ce léger recul du taux de chômage est essentiellement dû à l’augmentation du nombre d’emplois précaires et aux situations de sous-emploi. Ainsi, l’INSEE note que le taux d’emploi (3) en contrat à durée indéterminée ne baisse plus au 4e trimestre 2010 et se stabilise à 48,8 % de la population des 15-64 ans. En revanche, le taux d’emploi en contrat à durée déterminée et en intérim progresse, sur la même période, de 0,2 point et s’établit à 6,8 %. La part des personnes en situation de sous-emploi a également augmenté au 4e trimestre, s’établissant à 6 % des personnes en emploi. « Cette hausse est liée à celle du chômage partiel, qui passe de 0,4 % des personnes en emploi à 0,8 % », estime l’INSEE qui considère que cette progression, qui touche principalement les secteurs de la construction et de l’agriculture, résulte en partie des « conditions climatiques difficiles » qui ont touché la France en décembre 2010. Le temps partiel subi reste stable et touche 5,2 % des personnes en emploi.
Alors que Xavier Bertrand, ministre du Travail, juge, dans un communiqué, ces chiffres « encourageants », Mathieu Plane, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques, invite à les relativiser car, selon lui, cette évolution correspond « à des sorties d’activité de personnes auparavant considérées comme chômeuses et qui passe dans l’inactivité », rapporte l’AFP (sur les chiffres du chômage, voir également l’interview du statisticien Ludovic Bourlès, page 38).
(1) Informations rapides n° 60, disp. sur
(2) Un chômeur au sens du BIT est une personne en âge de travailler – c’est-à-dire ayant 15 ans au moins – qui ne l’a pas fait, ne serait-ce qu’une heure, au cours de la semaine donnée, et qui est disponible pour cela dans les deux semaines et a entrepris des démarches à cette fin dans le mois précédent (ou a trouvé un emploi commençant dans les trois mois).
(3) Le taux d’emploi est le rapport entre le nombre de personnes ayant un emploi et la population totale.