En 2009, les dépenses de protection sociale se sont élevées à 624,5 milliards d’euros, indique la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) (1). Le montant des prestations sociales – la plus grande partie avec 597,6 milliards d’euros – a augmenté de 4,7 % par rapport à 2008. Selon l’étude, « la croissance des dépenses est tirée par la forte hausse du chômage et la généralisation du revenu de solidarité active (RSA) ». La part des prestations de protection sociale dans le produit intérieur brut a, par conséquent, augmenté pour s’établir à 31,3 % en 2009 (contre 29,3 % en 2008).
Plus précisément, le risque vieillesse-survie a occasionné une dépense de 272,2 milliards d’euros, en progression de 4 % en 2009. « Cette moindre croissance [après plusieurs années de hausse importante] s’explique principalement par une forte diminution du nombre de départs à la retraite (- 10 % pour le régime général) entièrement imputable au durcissement des conditions pour un départ en retraite anticipée au 1er janvier 2009 » (25 000 départs en 2009, contre 122 000 en 2008), explique la DREES. Quant au risque maladie-maternité-invalidité, il a généré une dépense de 208,9 milliards (+ 4,3 % par rapport à 2008), marquant ainsi une « légère accélération par rapport aux croissances des trois dernières années », constate l’étude. En cause : la progression des remboursements de soins de santé et des prestations en nature des hôpitaux (+ 4 %) ainsi que la croissance des versements du Fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante, qui ont quasiment triplé par rapport à 2008, pour atteindre 672 millions d’euros.
L’étude constate par ailleurs que les régimes d’intervention sociale des pouvoirs publics n’ont pas encore été pleinement touchés par la crise économique. En effet, « même si le nombre de bénéficiaires est déjà en hausse en 2009 pour le RMI/RSA ou pour les allocations chômage […], la hausse des montants versés, par exemple, au titre de l’ensemble API-RMI-RSA “socle” ne progresse que modérément (+ 2,1 %) ». Ainsi, estime la DREES, « la forte hausse des prestations versées par ces régimes (+ 6,9 % en 2009) s’explique pour beaucoup par l’instauration du volet “activité” du RSA et […] la croissance, vive mais programmée, des prestations pour les personnes âgées et les personnes handicapées ».
(1) « Les comptes de la protection sociale en 2009 » – DREES – Etudes et résultats n° 755 – Février 2011 – Disponible sur