« S’il a le mérite d’exister, il ne traite pas toute la dimension du sujet », estime le Syncass-CFDT à propos du rapport de la mission sur la maltraitance financière à l’égard des personnes âgées dans les établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux, remis récemment au médiateur de la République (1). Le syndicat conteste en premier lieu la méthode. Il regrette que les organisations syndicales de directeurs d’établissements n’aient pas fait partie du panel de professionnels et que peu de collègues, du secteur public notamment, aient été consultés. Il déplore aussi que la question de la maltraitance financière soit abordée de manière plus « succincte » dans les établissements sanitaires que dans le secteur médico-social, « comme si les questions ne se posaient pas d’une manière équivalente ». Enfin, la mission ne distingue pas les secteurs – public, associatif ou commercial – dont relèvent les établissements. Par ailleurs, alors que la très grande majorité des actes de maltraitance financière a lieu à domicile, le Syncass-CFDT regrette que le rapport se soit limité aux établissements, « pointés à nouveau comme maltraitants », juge Sébastien Retord, permanent national.
Autre reproche : le recrutement de mandataires judiciaires dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes d’au moins 80 lits, inscrit dans la loi du 5 mars 2007 portant réforme de la protection juridique des majeurs, n’a été qu’effleuré par la mission. Quant à la question des moyens pour mettre en œuvre des actions, elle n’est pas abordée, déplore le syndicat, qui espère que la réforme à venir sur la dépendance apportera des réponses. Dans le même ordre d’idées, alors que le rapport propose d’instituer un système de sauvegarde simple en établissement pour annuler les « tutelles de fait », l’AD-PA (Association des directeurs au service des personnes âgées) estime inenvisageable que des établissements « notoirement sous-dotés en personnels se voient en plus attribuer les fonctions actuelles des mandataires judiciaires ».