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Les professionnels manifesteront le 29 mars à Paris

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La décision annoncée le 17 février par Michel Mercier, ministre de la Justice, de mettre fin aux fonctions du directeur interrégional des services pénitentiaires de Rennes (1), à la suite du meurtre de la jeune Laëtitia Perrais en Loire-Atlantique, n’est guère de nature à calmer le mouvement de protestation des professionnels (2). Bien au contraire. Cette première sanction a aussitôt entraîné la colère du Syndicat national pénitentiaire FO-Direction (majoritaire parmi les directeurs pénitentiaires). « Une décision éminemment médiatique, dénonce-t-il, alors que les rapports d’inspection des services judiciaires et pénitentiaires ont clairement souligné l’insuffisance des moyens des services concernés. » Il invitait ainsi l’ensemble des personnels de direction de l’administration pénitentiaire à se rassembler, le 23 février, devant le ministère de la Justice, un appel auquel s’est joint le Syndicat national des directeurs pénitentiaires et le Syndicat de la magistrature (pour les magistrats d’Ile-de-France). De leur côté, tous les directeurs interrégionaux des services pénitentiaires ont adressé un courrier au ministre de la Justice pour protester contre la sanction prise à l’encontre de leur collègue, et leurs adjoints ont fait de même pour exprimer leur solidarité.

« Ce n’est pas de boucs émissaires dont les services ont besoin, mais d’une politique de prévention de la récidive dotée des moyens et outils nécessaires à l’individualisation de toutes les peines ! », s’insurge également le Snepap (Syndicat national de l’ensemble des personnels de l’administration pénitentiaire)-FSU. Lequel se dit encore « écœuré » que Michel Mercier n’ait annoncé que des recrutements de contractuels ou de réservistes pénitentiaires alors que « la pression se fait sentir sur tous les services pénitentiaires d’insertion et de probation de France ». Il invite donc à maintenir la mobilisation tout comme la coordination nationale des organisations de professionnels de la justice (dont il fait partie), qui souligne que, « derrière les faux coupables, les vrais responsables sont à chercher du côté des pouvoirs publics, qui, sans attendre, doivent engager les mesures nécessaires ». La coordination appelle donc les personnels à réclamer l’adoption d’un plan d’urgence pour la justice « passant par le recrutement d’agents titulaires en nombre suffisant » et à organiser, tous les jeudis, des journées d’action, selon des modalités propres à chaque secteur. Des mots d’ordre qui s’ajoutent à ceux qu’elle avait déjà lancés le 15 février concernant l’élaboration d’un état des lieux des difficultés dans chaque service et l’application, dans les juridictions, de la « circulaire Lebranchu » du 6 juin 2001 relative au temps de travail et à la durée des audiences. Enfin, une manifestation nationale interprofessionnelle est programmée le 29 mars à Paris à l’issue de laquelle les états des lieux seront déposés au ministère de la Justice. Elle sera précédée la veille par des réunions et des assemblées générales organisées localement.

Notes

(1) Il serait muté, selon les informations des syndicats, à l’inspection des services pénitentiaires.

(2) Voir ASH n° 2697 du 18-02-11, p. 17 et 21.

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