Inquiets de voir la nouvelle gouvernance économique prendre le dessus sur les objectifs sociaux de l’Union européenne (UE), les députés européens ont adopté, le 16 février, lors d’un débat organisé en séance plénière, deux résolutions visant à replacer l’emploi et l’inclusion sociale au cœur du débat européen.
La première résolution a trait aux lignes directrices pour l’emploi pour 2011 adoptées le 21 octobre 2010 et consistant dans les quatre objectifs suivants : accroître la participation au marché du travail, diminuer le chômage structurel et promouvoir la qualité de l’emploi ; développer une main-d’œuvre qualifiée et promouvoir l’éducation et la formation tout au long de la vie ; améliorer la qualité des systèmes d’éducation et de formation ; promouvoir l’inclusion sociale et lutter contre la pauvreté. Si les eurodéputés devaient initialement avaliser ces objectifs, ils ont surtout appelé les Etats membres à y accorder la plus haute priorité. L’emploi ne doit pas être considéré « comme une question secondaire […] pour faire de l’assainissement budgétaire la première des priorités pour la période 2011-2012 », mettent en garde les parlementaires, qui plaident pour une interaction plus étroite entre les politiques de l’emploi, les politiques sociales et les autres domaines.
La deuxième résolution concerne la stratégie décennale de l’Union européenne pour l’emploi et la croissance – dite stratégie « UE 2020 » –, qui promeut également des objectifs d’emploi et d’inclusion sociale (1). Les députés soulignent le caractère extrêmement général du contenu de cette stratégie et s’inquiètent du décalage entre ses ambitions, les moyens dont elle dispose et la méthode par laquelle elle est mise en œuvre. Ils appellent donc la Commission européenne et les Etats membres à mettre en place un cadre de financement crédible, à renforcer la méthode communautaire de gouvernance de la stratégie et à veiller à la réalisation des mesures prévues, qui « sont d’une importance capitale pour […] la création d’emplois durables, la croissance économique à long terme et le progrès social ».