Dans une communication relative à l’éducation et à l’accueil de la petite enfance adoptée le 17 février, la Commission européenne encourage les Etats membres à investir dans des services d’accueil de la petite enfance accessibles et de qualité, investissement qui doit permettre d’éviter une intervention ultérieure plus coûteuse. Reconnaissant le rôle clé joué par ces services dans la construction de la réussite de chaque enfant – que ce soit en termes d’éducation, de formation, d’intégration sociale, de développement personnel et, par la suite, d’aptitude à l’emploi –, l’exécutif européen établit une liste d’actions à l’attention des 27 pays européens.
Il les invite tout d’abord à généraliser l’accès aux structures d’éducation et d’accueil de la petite enfance, qui « contribuent au développement émotionnel, social et cognitif de l’enfant ». Il estime en outre qu’une attention particulière doit être réservée aux jeunes enfants rom et à ceux issus de milieux défavorisés ou de l’immigration, qui sont deux fois plus sensibles à l’impact bénéfique d’un service d’accueil performant. Dans cet objectif, la Commission encourage les Etats membres, notamment, à prévoir des incitations en faveur des familles en difficulté et à adapter certaines dispositions à leurs besoins et/ou à leurs moyens. Elle recommande par ailleurs de « mettre au point des modes de financement rentables » pour les services d’accueil et d’« équilibrer convenablement les investissements publics et privés ».
Afin d’assurer la qualité des structures d’accueil, le plan d’action de la Commission invite les Etats membres à offrir des programmes scolaires adaptés à l’âge et aux besoins cognitifs, émotionnels, sociaux et physiques de l’enfant. Ces programmes doivent reposer sur un juste équilibre entre, d’une part, compétences techniques et compétences sociales et, d’autre part, éléments cognitifs et non cognitifs. La Commission recommande par ailleurs aux 27 de promouvoir la professionnalisation du personnel d’accueil, à travers des politiques visant à l’attirer, le former et le retenir. La transition entre la famille et les structures d’accueil, puis, à plus long terme, entre les différents niveaux d’éducation, doit en outre être facilitée et surveillée.
La communication de la Commission européenne vise à compléter les objectifs chiffrés fixés en matière d’accueil de la petite enfance au sommet de Barcelone de mars 2002 (1). Elle doit encore être débattue au Conseil « éducation » des ministres européens des 19 et 20 mai prochain.
(1) Ces objectifs sont les suivants : mettre en place des structures d’accueil de manière à accueillir au moins un tiers des enfants âgés de moins de 3 ans et 90 % des enfants ayant entre 3 ans et 6 ans.