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Maliennes d’ici et de là-bas

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La documentaliste Laurence Petit-Jouvet a filmé les messages et les confessions que s’échangent des femmes maliennes installées en France ou restées au pays.

La caméra fait des allers-retours entre la France et le Mali. Documentaliste ayant grandi en Afrique, Laurence Petit-Jouvet a demandé à des femmes de la diaspora malienne vivant à Montreuil (Seine-Saint-Denis) d’adresser une « lettre filmée » à une personne de leur choix, réelle ou imaginaire. Les Maliennes de Bamako et de Kayes s’en inspirent ensuite librement, pour réaliser à leur tour leur « lettre filmée ». Le thème du « travail » qui devait leur servir de levier pour imaginer leurs correspondances est décliné de toutes les façons possibles : le chômage, l’exploitation au travail, mais aussi la passion pour son métier, l’espoir d’« y arriver » par le travail, la possibilité de choisir sa profession ou non… C’est avec beaucoup d’émotion que l’on discerne toutes leurs difficultés, leurs espoirs, leurs rêves, ce qui est important pour elles. La réalisatrice a choisi de varier les profils, les classes sociales et les histoires. Aux portraits de femmes vivant en France – de l’aide ménagère à la consultante à La Défense – répondent ceux des Maliennes – de celle qui vend des gâteaux au jujube sur les marchés à l’ingénieure. Si le film témoigne d’une grande volonté chez ces femmes d’Afrique à faire bouger les interdits et à prendre leur vie en main, il montre, en revanche, une certaine lassitude de la part des Montreuilloises. « Tu m’envies d’être en France ? Je suis aide-ménagère, je travaille tous les jours de 6 heures à 22 heures pour 1 200 € par mois. Après avoir dépensé 500 € pour le loyer de mon studio et payé les factures, il ne me reste plus rien. Mon titre de séjour n’a pas été renouvelé depuis trois ans. Je n’ai pas vu mes enfants restés au Mali depuis cinq ans », témoigne l’une d’elles. Awa vit en France depuis 32 ans et est médiatrice à l’association des femmes maliennes de Montreuil : « Si ma vie était à refaire, je ne partirais pas de chez moi, je resterais au pays. J’ai un message à faire passeraux Maliennes : “Essayez de vous développer sur place. Ici c’est très dur.” » Pourtant, Binta, au Mali, leur répond : « Je ferais tout pour que l’un de mes fils parte en France car le peu qu’on gagne là-bas, c’est beaucoup ici. »

Toutes ces femmes ont participé aux étapes successives de la fabrication de ces courts documentaires, dans le cadre d’ateliers de création audiovisuelle.

Correspondances – Laurence Petit-Jouvet – 58 min – En salles le 2 mars

Culture

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