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UNE VIOLENCE « ACCEPTABLE »?

Travailleurs sociaux, écoutants de services de téléphonie sociale, professeurs des écoles, médecins, gendarmes ou psychologues, différentes catégories de professionnels peuvent être confrontées à des situations d’enfants en danger. Comment les intéressés se positionnent-ils par rapport au caractère plus ou moins maltraitant des comportements parentaux, et quelle est leur échelle de tolérance en matière d’exigences éducatives ? Pour le savoir, une équipe de chercheurs et de cliniciens réunie autour de Pierre G.Coslin, professeur de psychologie de l’adolescent, et de Brigitte Tison, psychologue en pédopsychiatrie, a mené une passionnante étude. Réalisée par entretiens et questionnaires auprès de 309intervenants exerçant l’une des six professions mentionnées, cette recherche explore minutieusement les conceptions de la violence à enfants qu’ont ces professionnels et leurs représentations de ce qui est « bon » en matière d’éducation. Parmi les résultats mis en évidence, la minimisation de la violence par les répondants, notamment lorsqu’il s’agit de maltraitance psychologique, est l’un des constats les plus étonnants – pour ne pas dire consternants – s’agissant de professionnels susceptibles d’avoir à protéger des enfants. Ainsi, la moitié des écoutants ne jugent pas vraiment violent le fait d’empêcher un enfant de parler aux voisins et un tiers des enseignants, des médecins et des travailleurs sociaux ne trouvent pas violent d’interdire systématiquement à l’enfant d’amener des amis à la maison. D’autres formes d’isolement de l’enfant, comme le fait de critiquer tous ses amis ou de lui interdire toute activité en dehors de l’école, font également partie de l’acceptable pour une partie non négligeable de ces trois catégories d’intervenants (environ 20 %). Les psychologues et les médecins sont aussi 14 % et 19 % à ne pas estimer que menacer l’enfant de lui faire du mal est violent, pas plus, d’ailleurs, que de le pincer. Quant à savoir si lui infliger une correction constitue un acte de violence, plus d’un quart des psychologues et des travailleurs sociaux ne le pensent pas.

Les professionnels face à l’enfance en danger. Lorsque la méconnaissance fait mal – Sous la direction de Pierre G. Coslin et Brigitte Tison – Ed. Elsevier Masson – 31 €

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