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Associations et partenaires sociaux veulent promouvoir l’accompagnement dans l’emploi

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Rappeler l’utilité de l’accompagnement personnalisé « vers et dans l’emploi », améliorer la connaissance des pratiques et des dispositifs existants et susciter les coopérations entre le monde de l’insertion et celui de l’entreprise en favorisant le développement d’une « culture commune ». C’est l’objectif d’un guide (1) présenté le 10 février lors d’un colloque au Conseil économique, social et environnemental (CESE) par les 37 associations du collectif Alerte et la plupart des confédérations syndicales et des organisations patronales (2), devant quelque 200 participants. Fruit de deux ans de travail, cette initiative s’inscrit dans le prolongement de la contribution des organisations partenaires au Grenelle de l’insertion, en 2007. En 2005, elles avaient, pour la première fois, scellé leur engagement commun à « agir sur les racines de la misère et des inégalités dans tous les domaines ».

De fait, l’accompagnement reste le parent pauvre des politiques de l’emploi. « Le système d’aide aux chômeurs n’est pas adapté à ceux qui ont le plus de difficultés d’accès à l’emploi, a souligné au CESE François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, organisation qui a piloté le projet. L’approche est celle d’une entrée par le statut et non par la situation vis-à-vis de l’emploi. On est plus dans le suivi que dans l’accompagnement des chômeurs. » Mais au-delà de ce constat, qui nécessite, selon le patron de la CFDT, d’amener « la notion d’accompagnement renforcé dans les négociations sur l’assurance chômage », le guide, qui se veut « un outil pour l’action sur le terrain », s’attache surtout à décrire tous les leviers dont peuvent se saisir les employeurs, les syndicats et les associations pour aider à l’insertion durable dans l’emploi des personnes en difficulté. « L’insertion socio-professionnelle doit conjuguer l’intérêt de la personne et celui de l’employeur, s’appuyer sur des partenariats qui permettent de sortir des idées reçues sur la situation et le rôle de chacun », plaide l’ouvrage. Les acteurs impliqués dans la démarche ont conscience des énormes progrès à réaliser pour ces « changements de posture », tant dans l’univers du travail que dans le dialogue social. Pour les entreprises, développer les stratégies d’intégration et les coopérations avec le secteur associatif, recruter non pas sur l’expérience et le diplôme mais sur les compétences et le potentiel, par la méthode des « habilités », par exemple, font partie des pratiques répertoriées. Il appartient également aux syndicats de s’impliquer par la promotion du tutorat, de la mise en place de parcours qualifiants et en participant aux lieux de concertation territoriale pour l’emploi et l’insertion. Le guide, qui passe en revue les acteurs et dispositifs ressources, comme les structures d’insertion par l’activité économique, souligne le rôle des travailleurs sociaux, y compris dans le développement local de l’emploi, comme en témoignent des projets montés par des services de prévention spécialisée avec des missions locales.

« Salariés relais » chargés d’orienter leurs collègues vers une formation aux savoirs de base dans le cadre d’un accord de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, médiation en entreprise pour l’accompagnement vers l’emploi ordinaire de personnes handicapées mentales, sécurisation des parcours des salariés en intérim ou en contrat à durée déterminée via une Maison de l’emploi, actions de missions locales ou de groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification… Le document donne en exemple plusieurs expériences pouvant faire référence. C’est pour cet échange de « bonnes pratiques » qu’il a été « labellisé » « Année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale » en 2010 par le ministère. L’accompagnement doit nécessairement avoir une dimension globale pour permettre « les conditions de retour à l’emploi » en tenant compte d’autres besoins, comme le logement, a rappelé lors de sa présentation François Soulage, président du Secours catholique et ambassadeur pour la France de cette année européenne. Laquelle a permis de dégager trois priorités pour l’insertion, souligne-t-il : « Elle doit être coordonnée sur un territoire, sur lequel un chef de file doit engager les politiques publiques, et permettre la personnalisation des parcours. »

Non associé à la démarche, Pôle emploi a néanmoins pris part au débat ouvert par les associations et les partenaires sociaux. Selon Nathalie Hanet, directrice des collectivités territoriales et des partenariats, 1,3 million des 4 millions de chômeurs inscrits bénéficient d’un accompagnement spécialisé. Fin septembre, 731 000 allocataires du revenu de solidarité active (RSA) étaient inscrits à Pôle emploi. A cette date, plus de 200 000 avaient bénéficié d’un accompagnement renforcé ou d’une prestation d’appui social. « Un chiffre en augmentation très significative par rapport à 2009 », précise Nathalie Hanet. Pour tenir compte de la progression du nombre de bénéficiaires du RSA et de celui de chômeurs de longue durée, « le développement ou la construction de nouveaux partenariats avec des acteurs de l’insertion ou du social fait partie des priorités de la stratégie de territorialisation adopté en 2010 par le conseil d’administration », indique-t-elle.

Notes

(1) Vers l’emploi, mais pas tout seul – Guide de l’accompagnement vers et dans l’emploi à l’usage de tous les acteurs de l’accompagnement social et professionnel – Disponible sur les sites Internet des organisations partenaires.

(2) Pour les syndicats de salariés, la CFDT, la CFE-CGC, la CFTC, la CGT, l’UNSA. Pour les organisations patronales, la CGPME, la FNSEA, le Medef et l’UPA.

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