« Ce n’est pas une affaire de cul mais d’humanité », affirme Marcel Nuss, du collectif Handicaps et Sexualités. La sexualité des personnes handicapées est un sujet « à la mode », et le débat sur l’assistance sexuelle une question redondante : des numéros spéciaux de revues associatives y sont consacrés, le cinéma s’y est intéressé – récemment, le film Yo, también (1). Jeudi prochain, c’est une grande chaîne de télévision, France 2, qui propose un documentaire très complet sur le sujet, dont la réalisation a été confiée à Jean-Michel Carré, déjà auteur d’un reportage sur les travailleurs du sexe. Quelques images très intimes ponctuent le film, notamment celles d’un couple mixte (handicapé-valide) qui tient un blog vidéo afin de démystifier la problématique. Dans un autre registre, le reportage se veut riche d’enseignements. Il rappelle notamment qu’au Danemark, aux Pays-Bas et en Allemagne, le métier d’assistant sexuel existe depuis vingt ans et n’est pas assimilé à de la prostitution… Certains professionnels sont certes d’anciennes prostituées, mais d’autres sont « esthéticiennes-relaxologues », kiné-physiothérapeutes ou psychologues. Certains préfèrent pratiquer bénévolement. En France, à Aubagne (Bouches-du-Rhône), plusieurs associations se sont organisées pour mettre au point un manifeste pour la reconnaissance de l’assistance sexuelle. De nombreuses personnes handicapées physiques et mentales témoignent de leur expérience et de l’aspiration à la tendresse, à la douceur des corps, à l’apaisement des tensions que représente pour elles la sexualité. « J’ai eu un rayon de soleil dans la tête à la place d’un trou noir », affirme une jeune infirme moteur cérébral, se remémorant sa première expérience.
Sexe, amour et handicap – Jean-Michel Carré – 1 h 20 – Sur France 2, le jeudi 24 février en 2e partie de soirée