« Des avancées notables et des insuffisances regrettables », telle est la réaction de l’Assemblée des départements de France (ADF) aux propositions du rapport des sénateurs (UMP) Alain Vasselle et Philippe Marini sur la dépendance (1). Parmi les points positifs, l’ADF – à l’instar de l’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA) – se réjouit de la préconisation de maintenir l’allocation personnalisée d’autonomie pour les personnes des groupes iso-ressources (GIR) 4, contrairement à la proposition largement décriée de la députée (UMP) Valérie Rosso-Debord de la réserver aux plus dépendants. Par ailleurs, l’ADF se félicite que les sénateurs aient affirmé le principe d’égalité du financement de l’APA entre les conseils généraux et l’Etat.
Concernant le financement de la dépendance, elle estime en revanche que la mise en place d’une seconde journée de solidarité ou encore la réintroduction du gage patrimonial pour bénéficier de l’APA « ne sont pas de nature à répondre efficacement aux enjeux » de la dépendance. Elle en appelle à « une réforme fiscale d’envergure » qui permettrait de « générer des marges de manœuvre budgétaires suffisantes tout en préservant le principe fondamental de justice sociale ». Opposée à un financement qui mêle solidarité nationale et prévoyance individuelle, elle rappelle sa position, à savoir que la prise en charge de la perte d’autonomie doit reposer « essentiellement sur un financement public solidaire et universel ».
Alors que les groupes de travail ministériels sur la dépendance viennent de démarrer leurs travaux, la Fédération nationale des associations de personnes âgées et de leurs familles dresse, de son côté, la liste des dysfonctionnements constatés en établissements comme à domicile. En maison de retraite, elle pointe, entre autres, la hausse constante du prix de journée, le manque de communication avec les familles ou le nombre insuffisant de personnels. A domicile, elle note le turn over « incessant » des professionnels, leur manque de formation ou le non-respect du choix de la personne pour l’heure du coucher.
(1) Rapport de la mission d’information commune aux commissions des finances et des affaires sociales du Sénat sur la prise en charge de la dépendance et la création du cinquième risque – Voir ASH n° 2695 du 4-02-11, p. 12.