« L’avenir s’annonce difficile. » Dominique Balmary, président de l’Uniopss (Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux), se montre pessimiste dans l’avant-propos de l’étude sur « l’emploi d’aide à domicile » (1) réalisée par l’association Recherches et solidarités. Cette enquête, qui propose une approche nationale et régionale de l’offre de l’aide à domicile, illustre clairement la crise économique qu’elle traverse. Le secteur commercial est le plus touché : en 2009, 4 % des établissements associatifs ont disparu, contre plus de 10 % dans le secteur privé lucratif. A l’heure actuelle, sur 6 700 établissements, 64 % appartiennent au secteur associatif, un peu plus de 30 % au privé lucratif et 5 % sont publics. Mais le secteur associatif représentait en 2000 près de 90 % des établissements !
La proportion du nombre de salariés dans ce secteur, en revanche, n’a pas varié. Elle est restée au niveau élevé de 80 % (soit 178 000 salariés sur plus de 223 000 tous secteurs confondus), ce qui s’explique en partie par l’accroissement du nombre moyen de salariés par structure : il est passé de 22 en 2000 à plus de 40 en 2009. Entre le début de 2004 et la fin de 2008, le secteur associatif a ainsi progressé de 38 000 emplois et, en dépit de la crise, entre début 2009 et le 30 juin 2010, il en a encore gagné 2 700.
Toutefois les disparités régionalessont importantes : alors que certaines régions ont connu et connaissent encore, un fort développement (l’Auvergne et Rhône-Alpes ont augmenté leurs effectifs de près de 9 % entre 2006 et 2009), d’autres évoluent à peine, voir régressent depuis 2006 (Franche-Comté [hausse d’à peine 1 %] et Poitou-Charentes [- 0,1 %]).
Alors, le secteur est-il vraiment en crise ? Pour les mois à venir, « le constat est hélas sans équivoque », écrit Dominique Balmary. Au deuxième trimestre 2010, l’emploi a quasiment stagné et il régresse même depuis peu. Mais « la pérennité économique des structures et celle de leurs emplois ne sont pourtant pas hors d’atteinte. Des propositions de réforme, notamment de la tarification de ces activités, ont été étudiées par l’Assemblée des départements de France en concertation avec l’ensemble du secteur. Les pouvoirs publics doivent maintenant s’en saisir et en fixer les modalités », estime-t-il.
(1) « L’importance économique de l’emploi d’aide à domicile – Analyse sur dix ans et conjoncture au 1er semestre 2010 », commandée par l’Uniopss et le CNAR (Centre national d’animation et de ressources) et réalisée à partir des données fournies par les Urssaf et la CCMSA (Caisse centrale de la mutualité sociale agricole) – Disponible sur