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Visions de fous

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Peintures, dessins, sculptures, photographies… Claude Quétel a réuni une somme somptueuse de documents qui retrace l’histoire des représentations de la folie, depuis la fin du Moyen Age jusqu’à nos jours.

En 1857, Henry Hering, l’un des tout premiers photographes britanniques, qui vivait au voisinage de l’asile de Bedlam, tire le portrait des internés que lui amène le médecin-chef. A la fin des années 1970, c’est Raymond Depardon qui immortalise les patients des hôpitaux psychiatriques italiens. Entre ces travaux photographiques, le livre Images de la folie présente sur près de 200 pages des dessins, des schémas, des peintures à l’huile, des gravures, des sculptures, etc., illustrant la folie de multiples façons. D’après l’historien Claude Quétel, qui a regroupé cette somme d’images hétérogènes, aucune maladie – « car c’en est une depuis la plus haute Antiquité » – n’a été plus porteuse d’iconographie. Il faut dire que les artistes ont de la « matière ». Manie, phobie, mélancolie, hystérie, idiotie, délire… la folie est multiple, et les traitements qui lui ont été appliqués encore plus. Ici, difficile de rester stoïque devant la série de toiles flamandes des XVIe et XVIIe siècles montrant des « chirurgiens » qui tentent d’extraire la « pierre de folie » du crâne des malades, ou devant les croquis de transfusions faites avec du sang d’animaux… Chaque image illustre aussi les préoccupations de son temps. A la Renaissance, les artistes montrent le plus souvent la folie de manière métaphorique, voire allégorique. Avec l’avènement de la psychiatrie, les dessinateurs illustrent les « horribles cachots » : Goya peint une séries de Maisons des fous où les malades, tous nus ou presque, s’entretuent (1812-1815), tandis que Wilhem von Kaulbach représente dans La maison des fous (1834) une cohue d’aliénés de l’asile de Düsseldorf (Allemagne), où chacun est isolé dans son délire. Les images fortes et souvent inédites présentées dans cet ouvrage constituent un cheminement, celui de l’histoire de la folie elle-même, depuis la fin du Moyen Age. Aujourd’hui, c’est aux « fous » eux-mêmes que l’on propose de dessiner : l’ouvrage se termine par une série d’art brut, avec, entre autres, les œuvres des patients du centre hospitalier de Montfavet (Vaucluse).

Images de la folie – Claude Quétel – Ed.Gallimard – 49 €

Culture

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