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Un appel à remettre les citoyens au cœur des politiques publiques

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Le 28 janvier, un collectif fondé en juin dernier à l’initiative de la Fonda avec cinq réseaux – la Fédération des centres sociaux et socioculturels de France, Europlie, l’IRDSU, le CNLAPS, le CNLRQ (1) – a lancé un appel pour « renforcer le pouvoir d’agir des citoyens » (2). Ses membres avaient choisi comme cadre le colloque organisé à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) pour réhabiliter le travail social communautaire (3), ce dernier leur apparaissant comme une modalité du pouvoir d’agir des populations en difficulté.

Le collectif « Pouvoir d’agir » s’est constitué il y a plusieurs mois, dans la foulée de la lettre adressée en mai dernier par Claude Dilain, maire (PS) de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) et président de l’Association des maires villes et banlieues de France, à « ceux qui ignorent les banlieues » (4). Après avoir mis en ligne une lettre ouverte dénonçant l’aggravation de la relégation sociale d’une partie de la population dans les quartiers sensibles, il invite aujourd’hui à « une véritable révolution des mentalités et des pratiques ». Selon le collectif, toutes les politiques publiques font en effet fausse route parce qu’elles ne prennent pas en compte les capacités d’expression et d’initiative des habitants. « Il y a une méfiance historique et culturelle à associer le peuple à l’action publique », explique Pascal Aubert, de la Fédération des centres sociaux. C’est ainsi que l’abstention aux élections, mais aussi le peu d’engagement des citoyens dans les démarches participatives s’expliquent non par leur désintérêt, mais parce qu’on ne leur propose pas de réel pouvoir. « C’est l’offre de participation qui est décalée par rapport aux compétences et aux capacités des habitants, qui ont évolué », commente Pascal Aubert. Selon l’appel, « notre démocratie souffre d’une crise ­profonde de la délégation du pouvoir », qui se manifeste d’ailleurs tant dans la désaffection à l’égard des partis politiques que dans celle à l’égard des syndicats ou des associations, conçus comme des structures pyramidales.

Comment alors renverser la vapeur ? En s’inspirant, comme l’explique Pascal Aubert, des nombreuses initiatives locales des centres sociaux, des centres communaux d’action sociale ou des régies de quartier, qui montrent que la participation, quand elle est bien menée, est un facteur de redynamisation des personnes et des territoires.

Le collectif invite donc les associations et réseaux intéressés à le rejoindre pour porter cette idée qu’en renforçant le pouvoir d’agir des habitants, on revivifie la démocratie. Ses membres, qui doivent se réunir le 8 février, proposent d’organiser des débats locaux sur cette question, d’interpeller les élus locaux et de peser sur les programmes des partis politiques lors de la campagne présidentielle de 2012. Ils annoncent des événements publics en mai prochain.

Notes

(1) L’Interréseaux des professionnels du développement social urbain, le Comité national de liaison des associations de prévention spécialisée, le Comité national de liaison des régies de quartier, auxquels se sont joints l’association Asmae Sœur Emmanuelle et France initiative.

(2) Contact : fonda@wanadoo.fr.

(3) Intitulé « Faire société autrement », il s’est tenu les 28 et 29 janvier à l’initiative d’un collectif de dix réseaux du travail social et du développement social.

(4) Voir ASH n° 2661 du 28-05-10, p. 20.

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