Depuis sa création en mars 2009, le collectif « Pas de bébés à la consigne ! » s’oppose au décret assouplissant la réglementation des établissements et services d’accueil des enfants de moins de 6 ans afin d’augmenter leur capacité d’accueil (1). Il a d’ailleurs déposé un recours en Conseil d’Etat en août 2010 pour le retrait de ce texte. « Depuis cette date, rien n’a bougé, aucun problème n’est réglé », s’indigne Birgit Hilpert, éducatrice de jeunes enfants et porte-parole du collectif.
Le 29 janvier, une centaine de membres des collectifs locaux se sont réunis à Paris pour élaborer un plan d’urgence, quantitatif et qualitatif, pour l’accueil de la petite enfance. Ce rassemblement était également l’occasion d’interpeller les gestionnaires d’établissements afin qu’ils n’appliquent pas les différentes mesures du décret – telles que l’accueil en surnombre ou la création de jardins d’éveil – et qu’ils continuent à embaucher des personnels qualifiés (puéricultrices, éducateurs de jeunes enfants, auxiliaires de puériculture, infirmiers ou psychomotriciens diplômés d’Etat). Le décret abaisse, en effet, de 50 à 40 % le taux minimum de personnel qualifié chargé de l’encadrement des enfants. La formation est une priorité pour « Pas de bébés à la consigne ! », qui rappelle que seuls 5 400 professionnels (puéricultrices, auxiliaires de puériculture et éducateurs de jeunes enfants) ont été formés en 2006, pour tous les secteurs (maternité, services de pédiatrie, protection maternelle et infantile…), et que le gouvernement prévoit de n’en former que 15 000 dans les cinq prochaines années. « Ceci est notoirement insuffisant ! », s’emporte le collectif, qui préconise de qualifier chaque année pendant trois ans au moins 10 000 professionnels se destinant spécifiquement à l’accueil de la petite enfance. Le seul moyen, selon lui, de répondre aux besoins, notamment avec l’annonce du gouvernement de créer 200 000 places d’accueil d’ici à 2012.
Le collectif revendique, en outre, l’abaissement du reste à charge pour les familles – ce qui leur permettrait d’accéder au mode d’accueil de leur choix – pour aller progressivement vers la gratuité des modes d’accueil.
Enfin, le plan d’urgence réclame – à l’instar de l’Uniopss (Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux) et de l’Unccas (Union nationale des centres communaux d’action sociale), fortement mobilisées sur cette question (2) – l’exclusion des établissements d’accueil de la petite enfance du champ de la directive « services ».
En cours de finalisation, ce plan d’urgence sera mis en ligne sur le site Internet du collectif (3) dans les prochains jours. Il sera également adressé aux élus et aux candidats aux prochaines élections afin qu’ils prennent position. Une nouvelle journée d’action est prévue le 11 mars prochain, soit un an après la première manifestation nationale (4).
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