La stratégie décennale de l’Union européenne, dite « Europe 2020 », prévoit de réduire de 20 millions le nombre de personnes menacées de pauvreté dans l’Union européenne (1). Afin de mieux mesurer les progrès vers cet objectif, la Commission européenne réfléchit à l’élaboration de nouveaux indicateurs relatifs à la pauvreté extrême. Elle a ainsi fait réaliser par l’Université de York (Grande-Bretagne) une étude qui recommande l’utilisation de deux nouveaux indicateurs (2) : l’un basé sur des indicateurs de privation matérielle seuls, l’autre sur la combinaison d’indicateurs de privation matérielle et d’indicateurs monétaires. Selon l’étude, l’indicateur de référence le plus souvent utilisé actuellement – à savoir une définition relative et monétaire de la pauvreté, soit un seuil de pauvreté fixé à 60 % du revenu médian de chaque pays – ne reflète pas les conditions de vie réelles des citoyens européens dans la mesure où vivre sous le seuil de pauvreté dans un des pays les plus riches de l’Union européenne n’implique pas les mêmes difficultés que de vivre sous le seuil de pauvreté dans un des plus pauvres. L’étude met également en avant l’idée d’un « budget standard » de référence, une idée jugée prometteuse par la Commission européenne. Cet indicateur serait basé sur une liste d’éléments considérés comme nécessaires pour assurer une vie saine et autonome aux personnes en situation de pauvreté.
Les recommandations de cette étude pourront contribuer aux travaux du Comité de la protection sociale (3), en vue de la révision en 2015 des objectifs de réduction de la pauvreté.
(2) Study on the measure of extreme poverty in the EU – Etude disponible en anglais sur
(3) Ce comité constitue un lieu d’échanges et de coopération entre les Etats membres et la Commission européenne dans le cadre de la méthode ouverte de coordination en matière de d’inclusion sociale, de soins de santé, de soins de longue durée et de retraites (surnommée la « MOC sociale »).